Environ 3 000 annonces publiées sur Facebook pendant la campagne électorale états-unienne de 2016 provenaient de Russie. / QUENTIN HUGON / « LE MONDE »

Malgré une semaine bien chargée, partagée entre son audition devant le Parlement européen et sa venue au Salon VivaTech à Paris, Mark Zuckerberg a annoncé l’implémentation de nouvelles mesures concernant les publicités politiques sur Facebook. Dans un post publié jeudi 24 mai, il a expliqué vouloir rendre ces dernières plus « transparentes » aux yeux des utilisateurs.

Un moteur de recherche pour retrouver des publicités

Désormais, les publicités politiques affichées sur Facebook et Instagram (qui appartient au premier) seront, aux Etats-Unis uniquement (le dispositif sera étendu dans les prochains mois à d’autres pays), « clairement labellisées » : l’identité de l’annonceur apparaîtra. En cliquant dessus, les utilisateurs pourront accéder aux archives de l’activité de l’annonceur – combien il a dépensé pour telle ou telle campagne de publicité, combien de personnes l’ont vue, quel est leur âge, leur localisation et leur genre.

Autre nouveauté : un moteur de recherche permet désormais d’effectuer une recherche de publicités politiques par annonceur ou par mot-clé, que la campagne soit en cours ou terminée. Cela concerne aussi bien les contenus mentionnant des candidats à des élections que ceux évoquant des « problématiques qui divisent », explique Facebook. Il est accessible en France, mais n’est supposé concerner que les contenus qui ciblaient un public américain.

Le moteur de recherche lancé par Facebook permet par exemple de voir les annonces sponsorisées qui concernent Donald Trump.

Ces données sont conservées et répertoriées, précise Mark Zuckerberg, pour une durée de sept ans.

« L’une des plus grandes priorités pour 2018 »

Enfin, chaque annonceur politique devra justifier de son identité et de sa localisation, ce qu’avait déjà expliqué Facebook. En février, l’entreprise avait annoncé qu’elle allait envoyer des courriers postaux pour vérifier ces informations.

Une manière, pour le réseau social, d’éviter que des entités étrangères ne s’impliquent dans des élections américaines. Durant la campagne présidentielle américaine de 2016, lui comme Twitter avaient fait l’objet de critiques, pour avoir laissé des publicités politiques venues de l’étranger envahir leurs plates-formes.

Environ 3 000 publicités diffusées sur Facebook et Instagram avaient ainsi été achetées en Russie. En mai, les démocrates de la commission du renseignement de la Chambre des représentants ont publié ces contenus, dont l’objectif semblait être d’attiser les dissensions de la société américaine, et de favoriser Donald Trump face à son adversaire, Hillary Clinton.

« L’une de mes plus grandes priorités pour 2018 est de m’assurer que nous empêcherons les interférences et la désinformation pendant les élections, a expliqué Mark Zuckerberg. Ces changements ne résoudront pas tout, mais ils rendront [la tâche] plus difficile. »