Alors que le tour d’Italie, le Giro, faisait étape à Bardonecchia, le corps d’un homme noir, probablement un migrant, a été retrouvé, vendredi 25 mai, à proximité de cette station de ski de la vallée de Suse dans le nord de l’Italie, à quelques kilomètres de la France.

Le corps qui se trouvait sur une route empruntée par des Africains, qui tentent de quitter la péninsule pour s’établir ailleurs en Europe, était dans un état de « décomposition avancée » lorsqu’il a été récupéré par une équipe de secouristes, rapporte le quotidien La Stampa.

Après avoir vu débarquer plus de 700 000 migrants sur ses côtes depuis 2013, l’Italie a, cependant, largement fermé sa frontière maritime, au prix d’arrangements controversés essentiellement en Libye : depuis la mi-juillet 2017, les arrivées ont chuté de 80 %.

Troisième mort en quelques jours

C’est la troisième victime africaine retrouvée en l’espace d’une quinzaine de jours dans cette zone frontalière. Une Nigériane de 31 ans, Blessing Matthew, a été retrouvée morte le 9 mai dans la Durance, un fleuve des Alpes françaises. Selon une association, elle est probablement tombée à l’eau après une course-poursuite avec la police.

Dix jours plus tard, le corps sans vie d’un jeune homme noir a été découvert par des promeneurs dans un bois situé près de Montgenèvre.

Depuis plus d’un an, les Hautes-Alpes connaissent un important afflux de migrants, essentiellement originaires d’Afrique de l’Ouest – en particulier de jeunes hommes de Guinée (Conakry), de Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Cameroun – qui arrivent d’Italie en tentant la traversée périlleuse des cols alpins.

Entre juillet 2017 et avril 2018, plus de 3 600 migrants sont passés par le Refuge solidaire – dont plus de 1 400 depuis janvier 2018 –, lieu d’accueil d’urgence associatif géré par des bénévoles à Briançon, selon les chiffres communiqués par le Refuge.