Les Stéphanois ont réussi une très belle seconde partie de saison, finissant septièmes de Ligue 1 après avoir frôlé la relégation. / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

L’AS Saint-Etienne « a décidé de cesser toute discussion et négociation » avec le fonds d’investissements américain Peak6, a fait savoir le club jeudi soir, alors que des discussions exclusives avaient été annoncées il y a dix jours en vue d’un éventuel rachat du club forézien.

« Les investissements prévus par Peak6 dans le club ne correspondent pas aux engagements pris de faire de l’ASSE un club pérenne et ambitieux. Les actionnaires actuels comme le club subissent un préjudice important lié à des engagements non tenus. Leur sentiment est que les valeurs historiques de l’ASSE n’ont pas été respectées », écrit le club français dans un communiqué.

Les négociations n’ont pas pu aboutir avant l’échéance, fixée au 25 mai. « Pour nous, il y a un vrai problème de bonne foi », a déclaré au journal L’Equipe Bernard Caïazzo, le président du conseil de surveillance de l’ASSE.

Il y a dix jours, l’affaire passait pourtant pour quasi conclue, avec une visite de l’équipe de Peak6 au centre d’entraînement stéphanois.

Différend à propos de l’entraîneur ?

Sis à Chicago, ce fonds est actionnaire minoritaire de l’AS Rome (Italie) et de l’AFC Bournemouth (Angleterre), et l’actionnaire majoritaire du club irlandais de Dundalk FC.
Il négociait le rachat de l’ASSE, pour un montant non divulgué, avec ses deux dirigeants et principaux actionnaires, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer.

Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, qui dirigent les Verts depuis 2004, espéraient que leur club suive les traces de l’OM, passé en janvier 2017 sous pavillon américain, avec l’arrivée de Frank McCourt, et des résultats probants à la clé, dont une finale de Ligue Europa cette saison.

Les deux dirigeants avaient annoncé en décembre leur volonté de céder tout ou partie de leurs parts, sur fond d’usure du pouvoir de Romeyer, entrepreneur de la région de 72 ans, et dans le but de faire progresser les ressources financières de l’AS Saint-Etienne, dont le budget annuel plafonne depuis plusieurs saisons autour de 70 millions d’euros.

Mais les deux hommes craignent plus que tout de provoquer la rechute sportive d’un géant du football français, dont ils ont assuré, depuis le début de la décennie, le redressement sportif.

Selon L’Equipe et le Progrès, un différend opposerait également les propriétaires actuels aux ex-futurs dirigeants sur l’identité de l’entraîneur de l’équipe : Romeyer et Caïazzo auraient souhaité conserver Jean-Louis Gasset, auteur d’une demi-saison réussie sur le banc, tandis que Jérôme de Bontin, pressenti pour prendre la présidence, aurait souhaité changer de technicien.