En Gironde, des immeubles résidentiels. / Danièle Schneider / Photononstop / Danièle Schneider / Photononstop

Un nouveau cycle commence pour les plates-formes de financement participatif dédiées à l’immobilier, selon une étude publiée mercredi 23 mai par le cabinet d’études indépendant Xerfi. Un an après la défaillance du promoteur Terlat, qui s’était financé grâce à Wiseed et à Anaxago, les plates-formes cherchent à restaurer leur crédibilité. Malgré cet accident de parcours, les levées de fonds réalisées par le crowdfunding immobilier ont bondi de plus de 80 % en 2017 pour dépasser la barre des 100 millions d’euros.

Les montants collectés par les plates-formes devraient plus que doubler d’ici à 2019, pour atteindre 220 millions d’euros. L’engouement des Français pour le financement participatif et l’investissement dans la pierre ne devrait pas retomber, grâce à des taux de rendement oscillant entre 9 % et 12 %.

Contrôles renforcés

La mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) depuis le 1er janvier devrait aussi conforter l’attractivité du crowdfunding immobilier. Autre aspect positif selon Xerfi, les plates-formes renforcent leurs contrôles pour limiter les risques des projets présentés aux investisseurs.

En plein essor, le marché attire un nombre croissant d’opérateurs : Xerfi en recense trente-cinq. Malgré la multiplication du nombre d’intervenants, le marché reste concentré puisque cinq acteurs collectent les trois-quarts des montants.

Deux poids lourds dominent ce marché : Wiseed et Anaxago. Ces généralistes du financement participatif opèrent aussi bien dans l’immobilier que dans d’autres secteurs comme les services, la santé ou les nouvelles technologies. La pierre représente néanmoins plus de la moitié de leur activité.

Taille critique

Deux autres plates-formes généralistes ont atteint une taille significative : Lendix et ClubFunding. Xerfi recense ensuite d’autres plates-formes, davantage spécialisées dans le financement d’opérations de promotion immobilière comme Homunity, Fundimmo ou Lymo.

Pour les experts de Xerfi, les trente-cinq acteurs ne pourront pas tous survivre, compte tenu de leur mode de rémunération. Ils touchent des commissions allant de 5 % à 10 % sur les montants qu’ils collectent. En clair, la concentration est inévitable.