Le ministre des finances français, Bruno Le Maire (à gauche), et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, à Paris, le 11 mai. / Philippe Wojazer / REUTERS

Grèves, démission du PDG, Jean-Marc Janaillac, perte de 118 millions d’euros au premier trimestre 2018 : la situation d’Air France-KLM est jugée sévèrement aux Pays-Bas. Là-bas, on se focalise sur le chiffre de 300 millions qu’auraient coûté au total quinze jours de grève cumulés. Quelques voix s’élèvent même pour prôner un retour à l’indépendance de la Compagnie royale d’aviation.

Interrogé à Bruxelles, en marge d’une réunion européenne, le ministre des finances, Wopke Hoekstra, rejette toute idée de ce type : « Il n’y a aucun doute dans mon esprit : cette entreprise doit rester unie. Nous ne réussirons qu’ensemble à en faire la meilleure et la plus compétitive dans un secteur très concurrentiel. »

Aucun projet, aucune étude sur le retour à l’autonomie ? « Aucun, ni du côté néerlandais de la compagnie ni de celui du gouvernement. » « Le mariage a résulté d’une décision sage et équilibrée. Le groupe et toutes ses composantes ont bénéficié de cette alliance, même si elle a connu quelques difficultés », ajoute-t-il. Parmi celles-ci, sans doute, le fait que la branche néerlandaise réalise actuellement des bénéfices, tandis que la française connaît des pertes.

Trouver un dirigeant « nouveau et énergique »

Reste le regard inquiet de La Haye sur des grèves qui ont entraîné le départ du PDG, Jean-Marc Janaillac, après le rejet de son plan de revalorisation salariale. M. Hoekstra l’a évoqué récemment avec son homologue, Bruno Le Maire. Il n’épilogue pas sur l’étonnement de ses concitoyens. « Avec le ministre, nous sommes unis pour estimer qu’Air France-KLM doit se mettre en ordre et maîtriser ses coûts », commente-t-il.

Ce qu’il faut, désormais, c’est trouver un dirigeant « nouveau et énergique ». « A la rentrée prochaine », a dit M. Le Maire. Un Néerlandais, Pieter Elbers, fait partie du comité de direction collégiale qui épaule Anne-Marie Couderc, la présidente non exécutive nommée à titre intérimaire. Et le président du directoire de KLM est cité comme l’un des candidats potentiels à la succession de M. Janaillac.

Le gouvernement néerlandais soutiendra-t-il ce patron qui, souligne M. Hoekstra, a livré « un excellent job » ? « C’est la compagnie qui décidera », poursuit-il. Il ne nie pas que, dans son pays, une telle nomination répondrait en tout cas aux critiques sur la présence jugée insuffisante de Néerlandais au sommet de l’alliance.