En avril, la vidéo la plus vue de Youtube, Despacito, avait disparu quelques heures. Justice devrait être faite pour les fans. Arrêtés en France, deux jeunes hommes sont soupçonnés d’avoir piraté la chaîne américaine Vevo sur YouTube en avril, occasionnant la disparition de plusieurs clips vidéos populaires. Ils seront jugés en octobre à Paris, a annoncé vendredi 25 mai le parquet.

Le 10 avril, la chaîne Vevo, service de vidéos musicales de YouTube, basée à New York, avait été la cible d’une cyberattaque qui avait entraîné la modification et la défiguration de plusieurs clips et vidéos mis en ligne su la plateforme. Les fans cherchant les clips de Drake, Katy Perry ou Taylor Swift avaient trouvé sur leur écran des messages dont « Palestine libre ».

La chanson Despacito de Luis Fonsi, la plus visionnée de tous les temps avec cinq milliards de vues, avait notamment été supprimée, remplacée par la photo d’un gang lourdement armé, portant des masques et une longue tunique rouge à capuche semblant inspirée de la série espagnole, gros succès de Netflix, La Casa de Papel.

« Despacito » de Luis Fonsi avait été supprimée, remplacée par cette photo d’un gang lourdement armé,. / DR

L’attaque, qui n’avait pas affecté la plateforme Youtube en elle-même, avait duré six heures et portait la signature d’un duo se présentant sous les pseudonymes « Prosox » et « Kurois’h ». Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire au titre de sa compétence nationale en matière de cybercriminalité, en collaboration avec les services du procureur du district de Manhattan, Cyrus R. Vance, Jr.

Connus de la justice pour des faits similaires

Les investigations confiées à la Brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information (Befti) de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Paris ont alors « permis l’identification des deux individus agissant sous les pseudonymes de Prosox et de Kurois’h », a annoncé le procureur de la République de Paris François Molins dans un communiqué.

Interpellés dans les Hautes-Pyrénées et en Isère, les deux jeunes hommes, des Français âgés de 18 ans, sont déjà connus de la justice pour des faits similaires mais n’ont jamais été condamnés, a précisé une source proche de l’enquête à Paris.

Présentés vendredi au parquet de Paris, ils se sont vu remettre une convocation à un procès devant le tribunal correctionnel de Paris prévu en octobre. Dans l’attente de cette audience, ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis pour des faits qualifiés d’« accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données », « modification et suppression frauduleuse de données d’un système de traitement automatisé de données » et « entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données », a détaillé le parquet de Paris.

Le parquet de Paris souligne au passage « la collaboration entretenue avec le parquet du district de Manhattan de New York dans le cadre de ses investigations ». Le procureur de Manhattan a stipulé que ses services avaient « fourni un soutien crucial dans les investigations » dans le cadre d’un accord de coopération avec le procureur de la République de Paris annoncé en novembre 2016.