Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, le 22 mai 2018. / GERARD JULIEN / AFP

L’Assemblée nationale a donné son agrément, samedi 26 mai, à l’objectif d’au moins 50 % de produits issus de l’agriculture biologique, ou tenant compte de l’environnement, dans la restauration collective publique d’ici à 2022, après un vif débat notamment dans la majorité sur les menus végétariens. Au terme de près de six heures de discussions entamées vendredi soir, les députés ont adopté à main levée l’article 11 du projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation, qui répond, selon le ministre Stéphane Travert, à « un engagement présidentiel ambitieux ».

Les repas servis dans les cantines devront comprendre au moins 50 % de produits acquis selon des modalités, prenant en compte le coût du cycle de vie du produit, de produits issus de l’agriculture biologique, de ceux bénéficiant de l’Ecolabel pêche, et encore de ceux issus d’une exploitation ayant fait l’objet d’une certification environnementale. La part fixée pour le bio est d’au moins 20 % de la valeur totale.

Vifs débats sur les menus végétariens

Un objectif trop ambitieux aux yeux de la droite, des élus Les Républicains (LR) défendant divers amendements pour y « introduire de la souplesse ». Ils ont proposé notamment de repousser l’objectif en 2025, soulevant, entre autres, la question du surcoût du repas supporté par les collectivités et une « très grande injustice », si cela pèse sur les familles.

Stéphane Travert, qui a souligné que le privé comme le public seraient concernés par l’objectif, a répondu que les mesures visant à limiter le gaspillage alimentaire permettraient « un balayage » du surcoût, estimé à 68 centimes.

Le sujet des repas végétariens dans les cantines a suscité des débats passionnés, jusque dans la majorité. Des députés de divers bords – La République en marche (LRM), MoDem ou encore La France insoumise (LFI) – ont, en effet, proposé vainement d’en prévoir une part dans les cantines (par exemple, 30 repas par an, pour le MoDem, ou une expérimentation une fois par semaine, côté LRM).

Ils se sont vu accuser par des députés LR, mais aussi LRM, d’aller « trop loin » et de vouloir « imposer un style de vie » aux concitoyens, le ministre estimant notamment que cela ne relevait pas du domaine de la loi.