Ahhhhhhhhhhhh Roland-Garros… ces sacro-saints petits riens qui font le sel du tournoi presque autant que les nuées de panamas au milieu des tribunes. La maxi-balle de tennis à 32 euros, le t-shirt à 35 euros, l’éventail à 15 euros, la micro-salade printanière à 9 euros… tout comme la pinte. Ils font partie des immuables. Et puis, il y a les gros bouleversements : des courts entiers qui disparaissent, d’autres qui sortent de terre. Le stade nonagénaire est encore en chantier (il ne devrait pas être achevé avant 2021). Mais on a déjà un peu de mal à s’y retrouver par rapport à l’an dernier.

  • TROIS NOUVEAUX COURTS : les n° 7, 9 et 18

Adieu bâches, grue, petits trous et gros cratères. A la place, quatre courts tout beaux tout neufs. Enfin trois puisque pour le quatrième, les spectateurs devront se contenter du plaisir des yeux. Le court Simonne-Mathieu, situé dans le Jardin des serres d’Auteuil (en face de la piscine Molitor), sera livré au lendemain du tournoi.

Entre le Chatrier et le Lenglen, les courts n° 7 et n° 9 (à l’emplacement de ce qui fut jusqu’en 2015 les courts n° 7, 9 et 11) ont été rénovés et agrandis avec des tribunes en dur : ils offrent une capacité respective de 1 500 et 550 places.

Ils jouxtent le tout nouveau bâtiment de l’organisation – un mastodonte en aluminium qui accueille notamment les arbitres et les ramasseurs de balles. Les VIP auront une vue imprenable sur les échanges depuis la terrasse du nouveau Village « plantée de trois grands pins » (ce qui en fait apparemment son charme mais on se contente de l’imaginer car vous comme nous y sommes refoulés), qui surplombe les deux courts. Souvent congestionnée, l’allée qui longe la tribune Borotra du court Philippe-Chatrier sera sans doute un peu plus aérée.

Mais c’est beaucoup plus loin, à l’extrémité ouest du stade désignée comme le « Fonds des Princes », que les spectateurs seront sans doute le plus déboussolé. Longtemps mis au ban, le court n° 18, situé au bout-du-bout-du-bout-du-boulevard d’Auteuil, a désormais une enceinte semi-enterrée à la hauteur (2 200 places, soit désormais le quatrième plus grand court) de la mission qui lui a été assignée : « remplacer » le mythique court n° 2, détruit l’été dernier.

En 2018, le court 18 s’appelle 18, en 2019 il s’appellera 14. / EP/Le Monde

De génialissimes empoignades, des spectateurs au plus près des joueurs..., le « n° 2 » était à nos yeux unique et donc irremplaçable, mais gageons que le n° 18 version 2018 saura trouver son identité. En parlant de numérotation, Bernard Giudicelli, le président de la Fédération française de tennis, tient à être précis : « Pour cette édition, le court 14 sera numéroté 18, ensuite, quand de futurs courts seront livrés sur la partie Ouest, le 18 deviendra le 14 et ceux qui seront construits deviendront le 18. » Tout de suite, c’est plus clair.

  • CE QUI EST VISIBLE, MAIS PAS ACCESSIBLE

- Le court Simonne-Mathieu (hommage à la Française, qui remporta le tournoi en 1938 et 1939, et fut membre de la Résistance), autrement dit le court des serres, qui a valu bien des nuits agitées aux organisateurs du tournoi après de multiples recours des riverains, sera livré début juillet. D’une capacité de 5 000 places, il sera enchâssé entre 4 serres « proposant l’exploration de la flore de 4 continents » et sera accessible au grand public toute l’année.

A quelques semaines près, n’aurait-il pas pu être opérationnel dès cette année ? Bernard Giudicelli justifie ce timing :

« Il sera livré début juillet mais ensuite, il faut que la direction des espaces verts de la Ville de Paris replante toutes les collections végétales qui vont garnir les quatre serres. Et il y a ensuite toute la mise en service des serres... On a pris six mois de retard avec les recours de nos opposants et on les paye là… »

- Situés dans le jardin des serres d’Auteuil, les bâtiments en meulière, classés monuments historiques, ont été restaurés. Ils sont ouverts cette année… aux opérations d’hospitalités. Les spectateurs, eux, devront attendre l’an prochain.

En grignotant sur les serres d’Auteuil, Roland-Garros va voir sa superficie passer de 8,5 à 12,5 hectares. Loin, très loin de Wimbledon (17,7 hectares), de l’US Open (18,8 ha) et de l’Open d’Australie (20 ha).

  • ET LE COURT CENTRAL ?

Le court Philippe-Chatrier connaît, lui, sa dernière année dans sa configuration actuelle. Les pelleteuses entreront en action dès le 18 juin. Le court sans son toit sera livré pour l’édition 2019 ; le nouveau court avec son toit, en 2020.

  • COMMENT Y ACCÉDER ?

Pas de gros changement pour rejoindre le stade. L’entrée la plus congestionnée reste celle au niveau des portes A et B, en venant du Métro Porte d’Auteuil (ligne 10). Si vous êtes claustrophobe, on vous conseille donc d’y accéder par les portes C et D, depuis la station Michel-Ange Molitor (ligne 9 ou 10). Et pour ceux qui veulent rejoindre le nouveau court 18, passez par la porte P (avenue de la porte d’Auteuil), vous vous retrouverez pile poil en face.

Les informations pratiques sont à retrouver ici

  • DEUX QUESTIONS À...

Chaque jour durant la quinzaine, nous donnerons la parole aux petites mains du tournoi aux jobs les plus improbables. Femmes et hommes de l’ombre, sans eux, Roland ne tournerait pas tout à fait rond.

LAURENT LIMOGES, 50 ANS, ALIAS « PASSE-PARTOUT »

Laurent Limoges est en quelque sorte le « Passe-Partout » de Roland-Garros, à un détail près : il culmine à 1,92 m.

Quel est votre rôle dans le tournoi ?

« Je travaille au service intendance et sûreté, plus connu sous le nom de Porte 13 [à l’angle des tribunes Cochet et Brugnon du Chatrier]. Pendant la quinzaine, nous sommes quinze, dont 3 travaillent la nuit. Le service est ouvert 24 heures/24. On s’occupe de tout ici, on gère toutes les clés du stade, les balles, les colis des joueurs, le nettoyage, la logistique en somme. S’il faut ouvrir une porte, s’il manque des balles... on renseigne aussi les gens, on les redirige vers les bons services. On a les numéros de téléphone de tout le monde, y compris celui du président [Giudicelli]. »

Quelles sont les demandes les plus improbables que l’on vous ait faites ?

« On se doit d’avoir réponse à tout. On nous a déjà demandé de réparer un talon de chaussure, une autre fois, une joueuse n’arrivait plus à démarrer sa voiture, je suis allé la dépanner. On rend service, quoi. On se doit d’être toujours aimable et souriant, on appelle ça la luxuary attitude. L’année dernière, un monsieur classé 15/1 est venu le plus sérieusement du monde nous demander de l’inscrire au tableau principal du tournoi. Bon, là, par contre, on n’a pas pu lui donner satisfaction... »

  • LA PHOTO DU JOUR

DR

L’endroit le plus stratégique du stade pour espérer obtenir un autographe : la sortie de la terrasse des joueurs, à l’angle des tribunes Borotra et Brugnon du Chatrier.

  • BONUS VIDÉO

Si vous ne connaissez pas encore ce jeune homme australien, Elliot Loney, on vous conseille d’aller jeter un oeil à ses vidéos d’imitations sur Youtube (crédit @TennisLegende)

  • LE PROGRAMME DU DIMANCHE 27 MAI

Premier match sur chaque court à 11 heures. Les Français sont en gras.

Court Philippe-Chatrier

Viktor TROICKI (SRB) - Grigor DIMITROV (BUL)[4]
Alizé CORNET (FRA)[32] - Sara ERRANI (ITA)
Lucas POUILLE (FRA)[15] - Daniil MEDVEDEV (RUS)
Jelena OSTAPENKO (LAT)[5] - Kateryna KOZLOVA (UKR)

Court Suzanne-Lenglen

Ajla TOMLJANOVIC (AUS) - Elina SVITOLINA (UKR)[4]
Elliot BENCHETRIT (FRA) - Gaël MONFILS (FRA)[32]
Qiang WANG (CHN) - Venus WILLIAMS (USA)[9]
Ricardas BERANKIS (LTU) - Alexander ZVEREV (GER) [2]

Court n°1

Kurumi NARA (JPN) - Barbora STRYCOVA (CZE) [26]
Kei NISHIKORI (JPN) [19] - Maxime JANVIER (FRA)
Johanna KONTA (GBR) [22] - Yulia PUTINTSEVA (KAZ)
David GOFFIN (BEL)[8] - Robin HAASE (NED)

Court n°3

Madison BRENGLE (USA) - Anett KONTAVEIT (EST) [25]
Jozef KOVALIK (SVK) - Pablo CARRENO BUSTA (ESP) [10]
Francesca SCHIAVONE (ITA) - Viktoria KUZMOVA (SVK)
Federico DELBONIS (ARG) - Thomaz BELLUCCI (BRA)

Court n°6

Saisai ZHENG (CHN) - Ekaterina MAKAROVA (RUS)
Nicolas JARRY (CHI) - Jared DONALDSON (USA)
Oscar OTTE (GER) - Matteo BERRETTINI (ITA)
Magdalena FRECH (POL) - Ekaterina ALEXANDROVA (RUS)

Court n°7

Damir DZUMHUR (BIH)[26] - Denis KUDLA (USA)
Jennifer BRADY (USA) - Amandine HESSE (FRA)
Ivo KARLOVIC (CRO) - Corentin MOUTET (FRA)
Magda LINETTE (POL) - Zarina DIYAS (KAZ)

Court n°9

Petra MARTIC (CRO) - Yafan WANG (CHN)
Martin KLIZAN (SVK) - Laslo DJERE (SRB)
Guido ANDREOZZI (ARG) - Taylor FRITZ (USA)
Alexandra DULGHERU (ROU) - Christina MCHALE (USA)

Court n°18

Grégoire BARRERE (FRA) - Radu ALBOT (MDA)
Arantxa RUS (NED) - Sloane STEPHENS (USA)[10]
Fernando VERDASCO (ESP) [30] - Yoshihito NISHIOKA (JPN)
Chloé PAQUET (FRA) - Pauline PARMENTIER (FRA)

Le tableau du simple messieurs

Le tableau du simple dames