Ivan Duque, à Bogota, en Colombie, le 27 mai. | Fernando Vergara / AP

Le candidat de droite, Ivan Duque, était en tête du premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 27 mai, en Colombie, mais faute de dépasser les 50 % de voix il devra affronter un second tour le 17 juin, selon des résultats officiels partiels.

Sur 85,09 % des suffrages dépouillés, Ivan Duque, dauphin de l’ex-président Alvaro Uribe (2002-10), a recueilli 39,72 % des voix, suivi par l’ex-guérillero Gustavo Petro avec 24,89 % puis le centriste Sergio Fajardo avec 23,40 %, selon ces résultats communiqués par l’autorité électorale.

La Colombie a voté dans le calme dimanche pour la première élection présidentielle depuis l’accord de paix avec la guérilla Farc, un scrutin inédit où la droite dure se retrouvait face à la gauche antisystème.

Dans un pays émergeant de plus d’un demi-siècle de conflit armé et où la droite règne depuis toujours, son champion Ivan Duque, un novice en politique, partait favori pour ce premier tour, suivi par Gustavo Petro, ancien maire de gauche de Bogota, détaché des partis traditionnels. « Je veux un pays de légalité, de lutte contre la corruption, un pays qui respire la sécurité, la liberté d’entreprise », a déclaré Ivan Duque en votant à Bogota, Gustavo Petro appelant à « un présent et un avenir » sans haine, ni vengeance.

Les « élections les plus sûres » depuis des décennies

Cette présidentielle va peser sur l’avenir de l’accord de paix signé en 2016 avec la plus puissante rébellion des Amériques, un pacte qui a polarisé une société meurtrie par une guerre fratricide, la plus longue du continent.

Le président sortant Juan Manuel Santos, 66 ans, s’est réjoui de ces « élections les plus sûres » depuis des décennies, pour lesquelles quelque 36 millions d’électeurs étaient appelés à voter de 8 heures à 16 heures locales (de 15 heures à 23 heures heure de Paris). En annonçant la clôture des urnes, le représentant de l’autorité électorale, Juan Carlos Galindo, a qualifié le déroulement de cette journée de « totalement normal ».

Après deux mandats depuis 2010, ce chef d’Etat de centre droit ne peut se représenter. La consolidation de la paix, fragilisée par des retards dans l’application de l’accord, dépendra de son successeur.

La droite dure est opposée à ce pacte et aux pourparlers entamés avec l’Armée de libération nationale (ELN), la dernière rébellion colombienne.