François Molins quittera ses fonctions en novembre après avoir passé sept ans à la tête du parquet antiterroriste. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

Les détenus radicalisés qui s’apprêtent à sortir de prison après avoir exécuté leur peine constituent « un risque majeur », a souligné lundi 28 mai le procureur de Paris, François Molins, qui appelle à une meilleure communication entre les services pour prévenir la récidive.

Selon François Molins, qui quittera ses fonctions en novembre après avoir passé sept ans à la tête du parquet antiterroriste, une vingtaine d’entre eux seront libérés en 2018 et une vingtaine en 2019. « On court un risque majeur qui est celui de voir sortir de prison à l’issue de leur peine des gens qui ne seront pas du tout repentis, qui risquent même d’être encore plus endurcis compte tenu de leur séjour en prison », a-t-il dit sur BFMTV :

« Il faudra qu’on se parle beaucoup plus pour s’assurer qu’ils sont surveillés comme il faut, donc cela nécessite un travail de fond (entre) l’administration pénitentiaire, les services de renseignement, les préfectures, les acteurs judiciaires et le parquet. »

Durcissement de la politique pénale

Actuellement, plus de douze cents personnes écrouées pour des faits de droit commun sont radicalisées et plus de cinq cents sont en prison pour terrorisme. « Le milieu pénitentiaire fait un peu office d’incubateur dans la mesure où il y a une interaction » entre ces deux types de détenus, selon le magistrat.

François Molins a aussi mis en avant le durcissement de la politique pénale. Depuis 2016 sont qualifiées de crimes, donc passibles de vingt ou trente ans de prison, des infractions liées au terrorisme considérées jusqu’ici comme des délits, passibles de dix ans.

Désormais, toutes les personnes qui ont rejoint l’organisation Etat islamique (EI) « se rendent coupables d’une association de malfaiteurs terroristes criminels, qui les rende passibles de la cour d’assises », a rappelé le procureur.