Le président de la République avait estimé il y a quelques mois, que « le rejet des produits chimiques » était une « lame de fond sociale ». / JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

La question du glyphosate en France n’est pas définitivement tranchée. Au lendemain du vote sur le projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation en première lecture, dans lequel n’apparaît pas l’interdiction de cet herbicide, Emmanuel Macron est revenu sur le sujet en marge de sa visite du château de Voltaire à Ferney-Voltaire (Ain).

Le président de la République a averti qu’il prendrait ses « responsabilités » sur le glyphosate si le monde agricole n’était pas « au rendez-vous » dans trois ans. « Il y aura un point de rendez-vous et si les choses n’avancent pas dans trois ans, on passera par la loi », a-t-il fait savoir.

L’interdiction du glyphosate reste un engagement gouvernemental, conditionné à la recherche sur les alternatives à cet herbicide. Mais la colère est d’autant plus grande, parmi les organisations environnementales et les écologistes, qu’Emmanuel Macron avait annoncé l’interdiction de ce produit d’ici à 2021 et déclaré, lors des états généraux de l’alimentation, à Rungis, le 12 octobre 2017, que « le rejet des produits chimiques, la préférence pour l’alimentation naturelle » étaient « des lames de fond sociales », évoquant « l’angoisse des consommateurs, la préoccupation légitime des concitoyens, mais aussi de l’ensemble du monde agricole ».

Besoin de l’« engagement » de Nicolas Hulot

Le président a également réaffirmé sa « confiance » vis-à-vis du ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot. Celui-ci avait exprimé mardi sa déception à la suite du rejet des amendements visant à graver dans la loi sur l’agriculture et l’alimentation l’arrêt de l’utilisation du glyphosate d’ici à 2021. Il avait toutefois fait remarquer que l’« objectif » n’était « pas remis en cause ».

« Nicolas Hulot a ma confiance et nous avons besoin de son engagement parce que c’est un convaincu, a déclaré Emmanuel Macron. Mais, a-t-il ajouté, il a l’insatisfaction des convaincus et des militants, et c’est normal. »

Emmanuel Macron a déclaré qu’il recevrait « en juillet l’ensemble du monde agricole et de la distribution » pour « faire le point sur ce qui a été acté » avant la deuxième lecture à l’Assemblée nationale.