Sur Internet ou dans des « ateliers participatifs », les Français sont invités à réfléchir pendant six mois à la future réforme des retraites, dans le cadre d’une « consultation citoyenne » lancée jeudi par le gouvernement. Six semaines après l’ouverture de discussions avec les syndicats, l’exécutif élargit le débat sur un engagement phare d’Emmanuel Macron.

« Il s’agit de créer un système universel où un euro cotisé donne les mêmes droits », rappelle dans un communiqué le haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, qui se dit « persuadé qu’un sujet d’une telle ampleur nécessite une large consultation citoyenne ».

« L’objectif » de la réforme « est d’arriver à un schéma simple : qu’il s’agisse d’un fonctionnaire, d’un salarié du privé ou d’un indépendant, s’ils gagnent la même somme d’argent pendant 40 ans, l’un et l’autre auront la même retraite », a-t-il expliqué dans une interview au Parisien, rappelant dans la lignée des propos d’Emmanuel Macron que l’âge de départ à la retraite, aujourd’hui 62 ans, « devrait être conservé ».

Dans Le Parisien, M. Delevoye défend un système par points : « Le revenu donnera un droit à points, vous aurez une portabilité des droits quel que soit le type d’employeur et le secteur. L’objectif est qu’à carrière identique, revenu identique, la retraite soit identique. » Il assure qu’« il n’y aura pas de dérapage budgétaire » : « Cette réforme se fera à enveloppe constante. »

« Différents scénarios ou alternatives »

La consultation passera par le site www.participez.reforme-retraite.gouv.fr, ouvert à partir de jeudi et jusqu’au 25 octobre.

Chacun pourra y « réfléchir aux différents scénarios ou alternatives », mais aussi « voter, commenter, proposer de nouvelles pistes » sur une dizaine de thèmes comme l’âge de départ, les droits de réversion ou les inégalités femmes-hommes.

Pour marquer le coup d’envoi de cette consultation, un premier « atelier de prospective collaborative » doit réunir jeudi au ministère de la santé « vingt-sept femmes et hommes d’horizons et de profils variés », qui essaieront de « se projeter en 2040 » pour imaginer « les impacts des décisions qui pourraient être prises en 2019 ».

Par la suite, une série d’« ateliers participatifs en région » sont programmés en septembre et octobre, pour approfondir à chaque fois « une ou deux thématiques » avec « une centaine de citoyens ».

L’ensemble des contributions fera l’objet d’une synthèse qui « sera rendue publique le 29 novembre » et soumise pour avis à un ultime « atelier citoyen » début décembre, à peu près en même temps que les dernières réunions entre M. Delevoye et les syndicats.

Le haut commissaire, qui proposera en fin d’année ou début 2019 « les grandes orientations » de la future réforme, assure qu’il « indiquera clairement dans ses préconisations celles qui auront largement été portées par les citoyens ».