Harry Kane / Maxime Beaugrand — Le Monde

Calendrier :

18 juin : Angleterre-Tunisie (20 heures, à Volgograd)

24 juin : Angleterre- Panama (14 heures, Nijni Novgorod)

28 juin : Angleterre-Belgique (20 heures, à Kaliningrad)

Heure française

Historique en Coupe du monde :

Quinzième participation à une phase finale, vainqueur en 1966.

Leur petit nom :

The Tree Lions

L’équipe qui devrait jouer :

Nick Pope - Kyle Walker, John Stones, Tim Cahill, Ashley Young - Ruben Loftus-Cheek, Erik Dier, Jordan Henderson, Raheem Sterling - Jamie Vardy, Harry Kane.

Le sélectionneur :

En 2016, Gareth Southgate remplace en urgence un Sam Allardyce en rupture de ban. Finalement conservé, le voilà toujours à la tête de la sélection, après avoir entraîné les Espoirs. De sa précédente carrière, en tant que milieu de terrain, on retient surtout cette improbable finale de Coupe de l’UEFA 2006, disputée et largement perdue avec Middlesbrough face au FC Séville.

Bilan de compétences :

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Comme d’habitude, j’ai envie de bronzer un peu (oui, bon, disons rougir). Si possible, j’espère aller voir si le soleil russe brille au moins jusqu’en quarts de finale. »

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « Pour réserver le plus tôt possible mon voyage de l’été, j’ai réglé les choses en vitesse, à la première place de mon groupe dans les éliminatoires (devant la Slovaquie et l’Ecosse). »

Si vous deviez nous donner trois qualités ? « J’ai donné naissance au football, merci de ne pas l’oublier. Mon attaquant Harry Kane (dites “Hurrykane”) a le vent dans le dos. Et puis, j’ai parfois de la chance : regardez un peu mon groupe G(érable) cet été… »

Et trois défauts ? « Je ne suis capable de remporter la Coupe du monde que quand je l’organise, ce qui réduit les possibilités de victoire. Aussi, mon seul titre remonte à l’an 66 : Elisabeth II avait quarante ans et la France découvrait Michel Drucker. Il y a un mois, je cherchais encore mon gardien no 1. Enfin, défaut subsidiaire : en cas de séance de tirs au but, je suis immanquablement battu. »

50 YEARS AGO | 1966 WORLD CUP FINAL: England 4-2 Germany
Durée : 02:50

Harry Kane en cinq dates

1990 : La République de Lituanie proclame unilatéralement son indépendance et retrouve sa sélection nationale de football. Seize ans plus tard, « HK » en fera l’adversaire idéal pour signer ses débuts et marquer son premier but en équipe d’Angleterre.

2001 : Reprochant peut-être à l’enfant de 8 ans son niveau de français un peu juste, le club d’Arsenal et d’Arsène Wenger ne le conserve pas dans ses équipes de jeunes.

2016 : Leicester est champion d’Angleterre. Pas de chance, quand Harry Kane y a joué en prêt (2012-2013), le club stagnait en deuxième division.

2016 toujours : « Hurrykane » est tout de même sacré champion des buteurs : 25 buts en Premier League sous le maillot de Tottenham.

2018 : Pour la quatrième saison d’affilée, Kane marque plus de 30 buts (45, même) toutes compétitions confondues. Pour la quatrième saison de suite, tout le monde s’en contrefout et lui préfère Messi, Ronaldo, voire Griezmann et Salah.

Figurez-vous Arsène…

… que l’Angleterre a laissé planer le doute sur sa participation au Mondial. « Il serait difficile de voir le Royaume-Uni participer à cet événement de façon normale », déclarait en effet Boris Johnson, au mois de mars. Le ministre des affaires étrangères (et excentrique ex-maire de Londres) réagissait à l’empoisonnement sur le sol anglais d’un ancien agent double russe et aux soupçons sur le rôle éventuel du Kremlin dans l’affaire.

Le jour où…

l’Angleterre a eu peur d’un croque-mort. Le 29 juin 1950, peut-on imaginer pire à Belo Horizonte ? Pour leur première participation à la Coupe du monde, les Anglais prennent une leçon de football face aux cousins américains : défaite 1-0, une démonstration de réalisme ! L’équipe du grand Stanley Matthews, laissé au repos pour ce match, frappe à plusieurs reprises le poteau. Elle bute aussi sur le gardien américain, Frank Borghi, qui gagne d’ordinaire sa vie comme chauffeur de corbillard.

C’est peu dire que la défaite passe mal en Angleterre, où l’on se pique d’avoir inventé le football. Autant le match marque un acte important du sport américain, au point d’avoir inspiré un film en 2005 [Le Match de leur vie] ; autant il hante encore les souvenirs des Three Lions, au point d’avoir banni toute idée de rejouer un match avec un maillot bleu. Au Brésil, l’Angleterre se fait finalement sortir dès la phase de poule. Un bon résumé de son histoire compliquée avec le trophée Jules-Rimet, qu’elle avait jusque-là toujours snobé et qui le lui a bien rendu.

USA shock England in 1950: The miracle on grass
Durée : 05:50

Big data

1. En quatorze éditions déjà disputées, l’Angleterre n’a atteint qu’une seule fois les demi-finales. C’était en 1966, une victoire contre le Portugal d’Eusebio. L’année de son unique titre. CQFD.

Le wiki de qui ?

J’ai passé mes premières années en Jamaïque, puis le foot m’a très vite occupé aux QPR. Je veux bien sûr parler des Queens Park Rangers, l’un des 36 000 clubs de Londres – ne cherchez pas cette statistique, elle n’existe pas. Ma vie s’écrit désormais dans le nord-ouest de l’Angleterre : après Liverpool, Manchester (City), transfert qui a fait de moi le joueur anglais le plus cher de l’histoire : 62,5 millions d’euros, ce n’est pas peanuts.

Plateau télé

Aussi indigeste qu’un bon vieux kick’n’rush, aussi cuisant qu’un bon vieux coup de soleil, le fish and chips s’impose. Les petits pois auront, de surcroît, l’avantage de donner l’illusion d’un repas équilibré. Jusqu’à la première gorgée de pale ale. Ou de pale lager. Ou de beaucoup de choses, le houblon étant souvent propice aux doublons.