En 2017, le marché des surfaces agricoles a atteint 4,6 milliards d’euros en valeur, un niveau record. / Alessandro Saffo/Sime / Photononstop / Alessandro Saffo/Sime / Photononstop

En 2017, les différents marchés ruraux (terres agricoles, prés, forêts, vignes…) ont atteint un total de 4,6 milliards d’euros en valeur, un niveau record, selon l’étude annuelle publiée le 31 mai par la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural).

Sans but lucratif, la Safer est une société anonyme placée sous tutelle des ministères de l’agriculture et de Bercy, qui a notamment pour mission d’assurer la transparence du marché foncier. La surface moyenne vendue ressort à 4,4 hectares, en léger repli. Les segments les plus dynamiques sont les vignes et les forêts, devant les terres et les prés.

A noter : les prix des terres loués n’évoluent pas de la même façon que les prix des terres libres. Quand le prix des terres et prés loués progresse de 3 % (4 690 euros par hectare), celui des terres et prés libres enregistre une baisse de 0,8 % (5 990 euros). Ce repli serait dû à l’importance des volumes mis en vente.

Forte demande

Selon la Safer, ces évolutions en sens contraire traduisent une relative inertie du prix loué vis-à-vis de la conjoncture économique. « La négociation du prix entre le propriétaire et le fermier peut se dérouler plusieurs années à l’avance », écrivent ses experts.

La hausse du prix des terres louées peut aussi s’expliquer par une forte demande de particuliers (hors agriculteurs). Depuis 2014, elles ont augmenté de 55 % en surface et de 91 % en valeur, à comparer à des hausses de 4 % et 10 % respectivement pour les agriculteurs. Sur 20 ans, le prix des terres et prés gagne 53 % en valeur réelle (hors inflation).

Depuis 2010, la part des surfaces vendues occupées dépasse celles vendues
libres, traduisant l’accroissement progressif des surfaces en fermage. Le marché foncier agricole est par ailleurs marqué par la montée en puissance des personnes morales agricoles (sociétés d’exploitation ou de portage du foncier). Par leurs achats, elles augmentent leur patrimoine de 20 000 à 25 000 hectares chaque année.

Transactions exceptionnelles

Gonflé par quelques transactions exceptionnelles, le marché des vignes a enregistré en 2017 une hausse spectaculaire en valeur (+ 59,9 %). Près de 16 900 hectares ont été cédés, un sommet sur 25 ans. La taille moyenne des vignobles vendus est de 1,8 hectare contre 1,4 hectare au début des années 2000. A titre d’exemple, la famille Pinault, via son holding Artémis, a acheté en octobre 2017 les 7,5 hectares du domaine du Clos de Tart, à Morey-Saint-Denis, pour près de 250 millions d’euros.

Le marché des forêts (hors landes, friches et étangs) poursuit sa progression en volume. L’augmentation du nombre de transactions (+ 5,5 %) est portée par le dynamisme des ventes de petites forêts (de 1 à 10 hectares). La surface, en hausse de 9,1 %, atteint un niveau record à 130 900 hectares. En hausse de 3,3 %, la valeur du marché des forêts approche 1,5 milliard d’euros.