Dans le cadre d’un mouvement social débuté à la fin de mars, une cinquantaine d’agents du centre hospitalier du Rouvray de l’agglomération de Rouen occupent les locaux de leur direction, après y avoir passé la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris vendredi 1er juin de source policière.

« L’occupation par cinquante-deux personnes se poursuivra jusqu’à obtenir la création de 52 postes ou bien d’être délogés par la police », a affirmé Sébastien Ascoet, cadre de santé et délégué syndical CGT, au nom de l’intersyndicale CGT, CFDT, SUD et CFTC. Selon lui, « les personnels de direction avaient abandonné leurs bâtiments [jeudi] dans la matinée ».

Depuis le 22 mars, trois salariés ont commencé une grève de la faim, et quatre salariés les ont rejoints le 21 mai. « Leur état de santé est de plus en plus critique. Ils pourraient en ressortir avec des séquelles », a affirmé M. Ascoet vendredi.

« Surpopulation et dégradation des conditions de travail »

Les grévistes de cet hôpital, dit « du Rouvray », situé à Sotteville-lès-Rouen, dénoncent « une surpopulation chronique » du centre hospitalier et « une dégradation des conditions de travail et d’accueil ».

Sollicitée, la direction de l’hôpital n’a souhaité faire « aucun commentaire sur les événements en cours ». Le 24 mai, elle avait estimé qu’il n’y avait « plus de suroccupation dans l’établissement à la suite d’un ensemble d’actions mises en place le 15 avril ». La direction avait notamment annoncé l’embauche de cinq contractuels, un chiffre jugé « ridicule » par les syndicats.

Le nombre d’hospitalisations a augmenté de 8,4 % entre 2014 et 2016, selon les données du dernier rapport d’activité de l’établissement. Entre 2014 et 2016, les effectifs en équivalent temps plein n’ont progressé que de 0,5 %, passant de 1 941 à 1 951.