Des personnes patientent devant un centre d’accueil pour les réfugiés et demandeurs d’asile à Berlin, le 21 août 2015. / Markus Schreiber / AP

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement de la chancelière Angela Merkel est sous pression, à la suite de la découverte d’une affaire de corruption présumée dans une des antennes de l’Office national des migrants et réfugiés (BAMF), un organisme dépendant du ministère de l’intérieur.

L’antenne de Brême est accusée d’avoir validé au moins 1 200 demandes d’asile par des migrants, en échange de divers avantages. La responsable du centre conteste les accusations, et affirme que ces irrégularités sont dues à une surcharge de travail impossible à prendre en charge par le personnel. Mais elle – ainsi que des avocats et des interprètes du centre – a été mise en examen pour corruption notamment.

« La crise aurait pu être évitée »

Le scandale éclabousse déjà jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Angela Merkel et son gouvernement ont été mis en cause dimanche, notamment par l’ancien président de l’Office national des migrants et réfugiés, Frank-Jürgen Weise, qui s’est confié à l’hebdomadaire Der Spiegel. « La crise aurait pu être évitée », affirme ainsi l’ancien responsable, qui explique avoir personnellement informé Angela Merkel à deux reprises des problèmes en 2017, sans que des mesures soient prises.

« L’échec se situe dans l’inaction [du gouvernement] dès lors que les défis auxquels l’Allemagne allait être confrontée avec l’arrivée des réfugiés étaient clairs. »

Un rapport confidentiel établi par ses soins, dans lequel il s’en prend durement au gouvernement, a également fuité dans les médias. Depuis, le gouvernement doit se défendre d’accusations d’avoir au mieux ignoré des mises en garde en interne sur les malversations et problèmes qui étaient en cours, voire de les avoir étouffés.

« Un échec de la chancelière »

Le partenaire social-démocrate de la coalition gouvernementale d’Angela Merkel demande désormais des « explications » à la chancelière. « C’est tout simplement un échec de la chancelière », a dénoncé dimanche un des dirigeants sociaux-démocrates, Ralf Stegner, au quotidien Tagesspiegel.

« On ne peut pas dire aux gens On va y arriver [le slogan de Merkel lors de l’arrivée des migrants en 2015] et ensuite rester les bras croisés quand l’organisme chargé du dossier échoue faute de moyens. »

Le gouvernement vérifie par ailleurs plusieurs milliers d’autres dossiers, pour voir si le scandale n’est pas plus étendu.