Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, le 29 avril 2017. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Premier revers pour le nouveau Rassemblement national de Marine Le Pen. Le chef de file de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a rejeté dimanche 3 juin, la main tendue par la présidente du parti d’extrême droite, qui lui proposait dans une lettre ouverte de faire liste commune aux élections européennes.

« Je prends mes responsabilités et je ne vais pas me dérober. Je dis à Marine Le Pen très clairement que sa proposition, même si ça part peut-être d’une bonne intention, n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu historique qui est devant nous, a-t-il regretté dimanche sur France 3. C’est une question de cuisine politicienne qui ne m’intéresse pas. »

« Elle m’a écrit une lettre que j’ai lue dans la presse. (…) Une lettre, alors que son bureau est quasiment juste en face du mien à l’Assemblée nationale. J’aurais aimé qu’elle vienne m’en parler, mais qu’importe la forme. »

« Nous rassemblerons quand même »

C’est un premier échec pour Marine Le Pen, qui a annoncé vendredi le changement de nom du parti, de Front national en Rassemblement national, pour faciliter des alliances à l’occasion des prochaines élections. Après le refus de M. Dupont-Aignan, elle a toutefois considéré que ça n’était « pas très grave si Nicolas Dupont-Aignan, malgré les discours sur le rassemblement qu’il fait en toutes circonstances, malgré le fait qu’il exprime toujours que c’est l’intérêt supérieur du pays qui était à la base de son action, souhaite partir seul ».

« Nous rassemblerons quand même. Nous rassemblons, nous, encore une fois, des gens qui viendront de l’ancienne droite ou de l’ancienne gauche. »

Dans sa lettre ouverte au député de l’Essonne diffusée jeudi, la présidente du parti d’extrême droite annonçait son souhait de rencontrer M. Dupont-Aignan « dans les plus brefs délais afin de travailler à une charte commune qui établira les priorités et les mesures essentielles pour transformer l’Union européenne en une Europe des nations, des coopérations et des libertés ». Dans cette lettre, la présidente du FN propose également au député de l’Essonne « notre présence symbolique aux dernières places de cette liste » commune.