Le personnel de l’hôpital du Rouvray, situé à Sotteville-lès-Rouen, dans la banlieue de Rouen, est mobilisé à travers différentes actions depuis le 22 mars. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Alors que le mouvement atteint son quatorzième jour, deux des sept grévistes de la faim de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, situé dans la banlieue de Rouen, ont été hospitalisés, lundi 4 juin, « avec un caractère d’urgence ». Il restait donc, lundi à la mi-journée, cinq grévistes de la faim, selon l’intersyndicale.

« Jean-Yves Herment, âgé de 40 ans, a perdu entre 13 et 14 % de sa masse corporelle, soit bien au-delà de la limite critique de 10 %. Il était déshydraté et très faible. Le SAMU l’a évacué lundi matin, sur une civière, vers un service spécialisé du CHU de Rouen », a détaillé Sébastien Ascoet, délégué syndical CGT.

Un deuxième gréviste de la faim, âgé d’une trentaine d’années, a été également évacué en fin de matinée et une femme de 40 ans qui se « trouve dans une situation très préoccupante » devait l’être également dans l’après-midi, a ajouté M. Ascoet. Selon lui, ces trois personnes, en grève de la faim depuis deux semaines, « présentent des risques de séquelles irréversibles ».

Mobilisés depuis le 22 mars

La grève de la faim entamée le 21 mai par quatre personnes, rejointes progressivement par trois autres, vise à obtenir la création de 52 postes d’aides-soignants et d’infirmiers. Les grévistes de cet hôpital du Rouvray dénoncent « une surpopulation chronique » et « une dégradation des conditions de travail et d’accueil ». Ils sont mobilisés à travers différentes actions depuis le 22 mars.

Une cinquantaine de grévistes ont occupé les locaux de la direction de jeudi soir à dimanche soir, selon l’intersyndicale.

Sollicitée lundi, la direction de l’hôpital n’a pas donné suite. Jeudi, elle n’avait souhaité faire « aucun commentaire sur les événements en cours ». Le 24 mai, elle avait estimé qu’il n’y avait « plus de suroccupation dans l’établissement à la suite d’un ensemble d’actions mises en place le 15 avril ». La direction avait notamment annoncé l’embauche de cinq contractuels, un chiffre jugé « ridicule » par les syndicats.

« La comparaison des ressources d’assurance-maladie par habitant montre un positionnement du CHU du Rouvray au-delà de la moyenne nationale et de la moyenne régionale », avait aussi affirmé la direction.

Le nombre d’hospitalisations a augmenté de 8,4 % entre 2014 et 2016, selon les données du dernier rapport d’activité de l’établissement. Entre 2014 et 2016, les effectifs en équivalent temps plein n’ont progressé que de 0,5 %, passant de 1 941 à 1 951.