Le parquet national financier (PNF) a annoncé, lundi 4 juin, avoir ouvert une enquête visant le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Cela fait suite à la plainte déposée au PNF le 1er par Anticor pour « prise illégale d’intérêts » et « trafic d’influence ». Dans la foulée, l’Elysée annonce qu’il rejette « des soupçons totalement infondés ».

Au cœur du dossier : les liens étroits entre M. Kohler et l’armateur MSC, un groupe privé italo-suisse avec lequel l’Etat a mené une série de négociations ces dernières années, alors que le haut fonctionnaire occupait des postes-clés au ministère de l’économie.

M. Kohler a-t-il favorisé l’entreprise de ses cousins ?

Selon des informations de Mediapart, le secrétaire général de l’Elysée est lié aux Aponte, la famille italienne fondatrice et toujours propriétaire de la société Mediterranean Shipping Company (MSC). La mère d’Alexis Kohler est la cousine germaine de Rafaela Aponte, qui a cofondé MSC avec son mari, Gianluigi, en 1970. M. Kohler a rejoint pendant quelques mois, en août 2016, le siège de MSC à Genève en tant que directeur financier.

Or la compagnie maritime est devenue le client principal des derniers grands chantiers navals français, situés à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Des chantiers historiques dont l’Etat a tout fait, depuis des années, pour éviter d’abord la disparition, puis le passage sous un complet contrôle italien. A chaque fois, le client MSC était un acteur-clé des discussions, ses commandes de paquebots pouvant d’un coup transformer l’avenir de Saint-Nazaire.

Alexis Kohler est-il intervenu dans ces tractations ? A-t-il, de Bercy, favorisé l’entreprise de ses cousins ? Ces deux interrogations se trouvent au centre de la plainte d’Anticor.