L’ancien premier ministre Mariano Rajoy a annoncé son départ de la tête du Parti populaire mardi 5 juin. / GABRIEL BOUYS / AFP

Renversé par le Parlement espagnol vendredi, l’ancien premier ministre espagnol Mariano Rajoy a annoncé mardi 5 juin qu’il allait quitter la tête du Parti populaire, qu’il occupe depuis 2004. « Le moment est arrivé de mettre un point final à cette étape. Le Parti populaire doit continuer à avancer et à construire son histoire au service des Espagnols sous la direction d’une autre personne », a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion des dirigeants de son parti conservateur à Madrid.

M. Rajoy a été remplacé il y a quatre jours par le socialiste Pedro Sanchez à la tête du gouvernement espagnol.

Motion de censure historique

Une motion de censure visant le dirigeant conservateur avait été adoptée vendredi à une majorité de 180 députés sur 350. Un vote historique qui fait de M. Rajoy le premier chef de gouvernement victime d’une motion de censure depuis le rétablissement de la démocratie espagnole. M. Rajoy et le Parti populaire sont empêtrés depuis plusieurs années dans de nombreuses affaires de corruption. Le procès Gürtel devant l’Audience nationale, à la fin du mois de mai, leur a été fatal.

La plus haute cour espagnole a condamné le 25 mai plusieurs cadres du PP, dont l’ancien trésorier Luis Barcenas, à de lourdes peines de prison pour avoir participé à un « authentique et efficace système de corruption institutionnelle au travers d’un mécanisme de contrats publics » entre 1999 et 2005. Le témoignage de Mariano Rajoy durant le procès a été jugé peu « crédible » par les magistrats, affaiblissant un peu plus le chef du gouvernement d’alors.