Selon le rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, publié ce mardi 5 juin, le déficit de la Sécurité sociale devrait se réduire cette année à moins de 300 millions d’euros au lieu des 2,2 milliards attendus. Après le déficit de 5,1 milliards d’euros enregistré en 2016 et 2017, le solde sera « en nette amélioration (…) pour être quasiment à l’équilibre », précise la Commission.

Une amélioration due à l’amélioration du marché de l’emploi et une croissance plus importante et qui va se traduire par un surplus de recettes, qui sont « désormais attendues, 2,8 milliards d’euros au-dessus de la prévision initiale », un montant nettement supérieur à l’augmentation des dépenses. Le calcul du déficit est toutefois « entaché d’une incertitude à hauteur de 600 millions d’euros » sur une mesure fiscale, ce qui pourrait creuser la perte à 900 millions en fin d’année.

Même dans ce cas de figure, les comptes 2018 seraient les moins déficitaires de la Sécu depuis 2001. Symbole du rétablissement des comptes, le régime général affichera son premier excédent depuis dix-sept ans.

Les trois branches désormais bénéficiaires

Avec trois branches bénéficiaires (vieillesse, famille, accidents du travail) et un déficit de l’Assurance-maladie divisé par dix, à moins de 500 millions d’euros, la Commission des comptes table sur un résultat positif de 2,5 milliards. En revanche, le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance notamment le minimum vieillesse pour les retraités pauvres, ne réduira que « légèrement » son déficit, à 2,8 milliards d’euros (contre 2,9 milliards l’an dernier).

L’amélioration des comptes devrait se confirmer après 2018, avec des « excédents prévisionnels importants et croissants » : 3,3 milliards d’euros en 2019, 7,7 milliards en 2020. Mais le « trou de la Sécu » ne sera pas rebouché pour autant. Sur les 260 milliards de dette sociale accumulée depuis 1996, il reste encore plus de 120 milliards à rembourser d’ici à 2024.