Une usine d’enrichissement d’uranium, au sud de Téhéran, en 2007. / BEHROUZ MEHRI / AFP

Moins d’un mois après le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et au moment de la visite de Benyamin Nétanyahou en Europe pour évoquer le sujet avec les dirigeants d’Allemagne, de France et du Royaume-Uni, l’Iran a annoncé sa volonté d’augmenter sa capacité d’enrichissement de l’uranium.

Une demande du guide suprême

Téhéran a notifié lundi 4 juin à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) la mise en route d’un plan pour accroître le nombre de ses centrifugeuses, a déclaré mardi le vice-président iranien et président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, cité par l’agence de presse iranienne Fars. « Si les conditions le permettent, peut-être que [mardi] soir à Natanz , nous pourrons déclarer l’ouverture du centre de production de nouvelles centrifugeuses. »

« Ce que nous faisons ne viole pas l’accord » sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Vienne, a précisé M. Salehi. « Ces démarches ne veulent pas dire que les négociations [avec l’Europe] ont échoué. »

Le guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a lui-même demandé lundi, dans un discours retransmis à la télévision, que soient entamés des préparatifs en vue d’augmenter la capacité d’enrichissement d’uranium de l’Iran dans l’hypothèse où l’accord signé à Vienne 2015 viendrait à s’effondrer après le retrait des Etats-Unis.

Il a aussi insisté sur l’importance pour la sécurité de l’Iran de son programme de missiles balistiques et a prévenu les Européens qu’il ne fallait espérer aucune concession de Téhéran sur ce plan.

Possible reprise d’un enrichissement à 20 %

L’accord sur le nucléaire iranien contraint actuellement l’Iran à réduire ses capacités d’enrichissement de l’uranium 235, qui ne doit pas dépasser 3,67 %. L’usage d’uranium pour la production d’électricité à titre civil requiert 3 à 5 % d’enrichissement.

Au-delà d’une concentration de 20 %, l’uranium est considéré par l’AIEA comme hautement enrichi, ce qui ouvre la voie à des applications militaires. Pour fabriquer une bombe atomique, la teneur en isotope 235 doit être de l’ordre de 80 à 99 %. La reprise de l’enrichissement d’uranium à 20 % est l’une des options dont Téhéran dit disposer si les Européens ne parviennent pas à préserver l’accord de Vienne.