Thomas Ostermeier à la ­Comédie-Française : Eric Ruf en rêvait, depuis qu’il a pris les rênes du premier théâtre de France, en 2014. Aujourd’hui, c’est fait. Le maître allemand fera l’ouverture de saison de la Maison de Molière, en mettant en scène La Nuit des rois, de Shakespeare, salle Richelieu.

Ce n’est pas le seul plaisir en perspective pour cette saison 2018-2019 annoncée par Eric Ruf mardi 5 juin, au terme de deux semaines de grève qui ont secoué la maison et amené l’administrateur à prendre la décision de reporter la création de La Locandiera, de Goldoni, initialement prévue le 26 mai. Le spectacle, dirigé par Alain Françon, s’installera salle Richelieu fin octobre, après La Nuit des rois.

Eric Ruf lui-même clôturera la saison, avec « La Vie de Galilée », de Bertolt Brecht

Dans la salle historique du Français, c’est une jeune femme qui ­signera la création suivante : Julie Deliquet, qui va s’attaquer à Fanny et Alexandre, d’Ingmar Bergman, après avoir offert, en 2016, un beau Vania au Théâtre du Vieux-Colombier. Puis ce sera le retour d’Ivo van Hove : le ­metteur en scène belge, après le succès rencontré par Les Damnés, proposera un diptyque Electre/Oreste, d’après Euripide. Le spectacle sera ensuite présenté, en juillet 2019, au Théâtre antique d’Epidaure, en Grèce – une ­première. Enfin, Eric Ruf lui-même clôturera la saison, avec La Vie de Galilée, de Bertolt Brecht.

Au Théâtre du Vieux-Colombier, la deuxième salle du Français, c’est Marivaux qui ouvrira le bal, avec L’Heureux Stratagème, mis en scène par Emmanuel Daumas. Puis Julie Bertin, Jade Herbulot et leur Birgit Ensemble présenteront une création intitulée Les oubliés, Alger-Paris.

A leur suite, la metteuse en scène Marie Rémond, forte de la belle réussite de Comme une pierre qui…, son spectacle sur Bob Dylan créé en 2015, proposera un de ces projets originaux dont elle a le secret : Le Voyage de G. Mastorna, d’après un scénario inachevé de Federico Fellini. Une autre jeune femme terminera la saison : Pauline ­Bureau, avec sa pièce Hors-la-loi.

Lire la critique de « Comme une pierre qui… » : Un petit miracle Bob Dylan à la Comédie-Française

Au Studio-Théâtre, les propositions sont aussi riches et variées. L’ouverture se fera avec Construire un feu, de Jack London, par Marc Lainé. Puis il y aura La Petite Sirène, d’après Andersen, vue par Géraldine Martineau ; (Hamlet, à part), un seul-en-scène imaginé par l’acteur Loïc Corbery ; Chanson douce, d’après Leïla Slimani, par Pauline Bayle ; enfin, Les Serge (Gainsbourg point barre), par ­Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux. Les reprises – de ­Lucrèce Borgia, des Damnés, des Fourberies de Scapin, entre autres – achèveront de compléter ce beau programme.