A la tête d’un gouvernement d’union entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), le président du conseil, Giuseppe Conte fait un discours devant la Chambre des députés italiens, mercredi 6 juin. / FILIPPO MONTEFORTE / AFP

Le nouveau chef du gouvernement populiste italien, Giuseppe Conte, a officiellement pris ses fonctions mercredi 6 juin après le dernier vote de confiance du Parlement sur un programme tournant le dos à l’austérité mais pas à l’Europe.

Après avoir obtenu la confiance du Sénat, le nouveau gouvernement populiste de Giuseppe Conte a obtenu celle de la chambre des députés italiens, mercredi 6 uin. La chambre des députés, où son gouvernement d’union entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) dispose d’une majorité confortable, a voté la confiance par 350 pour, 236 contre et 35 abstentions.

« Se faire respecter »

Le nouveau chef du gouvernement, qui assurait encore ses cours de droit il y a moins d’une semaine, doit désormais s’envoler pour sa première sortie internationale à l’occasion du sommet du G7 vendredi et samedi au Canada. « La première chose pour l’Italie sera de se faire connaître ; la seconde, de se faire respecter », a-t-il déclaré à la presse.

Inconnu des Italiens avant d’avoir été choisi par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), Giuseppe Conte, 53 ans, avait prononcé mardi devant le Sénat son discours de politique générale, défendant le programme de ce premier gouvernement populiste dans un pays fondateur de l’Union européenne.

Il avait notamment évoqué la politique migratoire de l’Union européenne, la gestion de la dette italienne et les sanctions envers la Russie de Vladimir Poutine, mettant en avant un « changement radical ».

Et s’il entend bien réduire l’énorme dette publique de l’Italie, la plus lourde par rapport au PIB dans la zone euro après celle de la Grèce, ce ne sera pas par des mesures d’austérité, a-t-il confirmé. Se voulant rassurant à l’égard des partenaires de l’Italie au sein de l’UE, ce professeur de droit privé a confirmé l’ancrage européen et atlantique de son pays.

Mais en ce qui concerne les missions de l’OTAN, M. Conte a introduit mercredi l’idée qu’elles seraient « examinées avec sérénité et prudence, au cas par cas ». Mardi, il avait réitéré sa volonté de mettre en œuvre une politique d’« ouverture » à l’égard de la Russie, un important partenaire économique des entreprises italiennes, conformément aux engagements de campagne de la Ligue comme du M5S, les deux « actionnaires majoritaires » de la coalition.

Mercredi devant les députés, il a de nouveau abordé de nombreux sujets sans lever ces doutes, évoquant le fait que son gouvernement n’était pas encore complètement constitué – il manque les vice-ministres et les secrétaires d’Etat – pour expliquer l’absence d’annonces concrètes.