Ce questionnaire en ligne sera disponible vingt-deux jours. / PASCAL PAVANI / AFP

Les services d’urgence font-ils preuve de discrimination ? Après la mort de Naomi Musenga en décembre 2017, jeune Strasbourgeoise d’une famille d’origine congolaise, une dizaine d’associations ont tenu à le vérifier en lançant, jeudi 7 juin, un questionnaire en ligne.

Intitulée « SAMU, pompiers, 112, hôpital… Vous avez été mal reçu.e ? Témoignez », cette enquête a été élaborée par des membres d’une dizaine d’associations de lutte contre les discriminations, dont le CRAN, Lallab, Féministes contre le cyberharcèlement, Groupe F, Paye ta shnek… et sera accessible pendant vingt-deux jours, en hommage à l’âge de la jeune femme au moment de sa mort : 22 ans.

Accent, genre, handicap ou poids…

Si la première partie des questions s’attache à connaître les circonstances de la mauvaise prise en charge, la seconde moitié tente d’appréhender si des éléments ont pu mener à une discrimination : l’accent, le genre, la nationalité, le handicap, le poids ou encore la religion… « Les usagers ne prennent pas forcément conscience qu’ils sont discriminés », estime Fatima Ouassak, du Réseau race/classe/genre, interrogée par Franceinfo.

La mort de Naomi Musenga a donné lieu à l’ouverture d’une enquête par le parquet de Strasbourg et la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui a eu connaissance d’une dizaine de cas similaires, a demandé aux médecins urgentistes qu’ils « mettent en place un contrôle qualité car ces affaires ne peuvent pas rester dans un tiroir, méconnues ».

Une réflexion a par ailleurs été lancée pour une meilleure articulation entre les numéros d’urgence. Une mission doit rendre en juin un rapport, « qui compare les différents systèmes européens avec des numéros uniques ou des numéros différents », selon la ministre.

Cette dernière a également demandé aux urgentistes et aux autres personnels concernés de lui présenter une feuille de route pour améliorer les réponses données aux patients, d’ici le 1er juillet.