Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, le 4 mai 2017. / PASCAL PAVANI / AFP

En examinant les comptes de campagne des candidats à l’élection présidentielle de 2017, les membres de la commission nationale ont-ils respecté leur propre guide ? Selon un document interne publié vendredi 8 juin par Franceinfo, « la commission admet, en principe, que des rabais ou des remises puissent être accordés dans une limite maximale comprise entre 15 et 20 % ». Et en cas de dépassement, la commission doit « engager une procédure contradictoire pour rejet des comptes pour don de personne moral ».

Des rabais jusqu’à 75 %

Mais après Le Monde et Mediapart, Franceinfo a révélé jeudi que le candidat d’En marche, Emmanuel Macron a bénéficié de ristournes allant bien au-delà des 20 % durant la campagne. La cellule d’investigation de la radio publique affirme notamment que M. Macron a bénéficié d’un rabais de :

  • 75 % sur la location du Théâtre Antoine à Paris, dont est propriétaire Jean-Marc Dumontet, qui s’était engagé publiquement en faveur de l’ancien ministre de l’économie ;
  • 30 % dans un contrat avec NationBuilder, contrairement à François Fillon ou Jean-Luc Mélenchon.

Or, selon Franceinfo, « Le guide du rapporteur » permet aux membres de la commission d’accepter des ristournes supérieures à 20 % si elles sont accordées à tous les candidats.

Invité de Franceinfo, vendredi matin, le président la commission nationale des comptes de campagne, François Logerot « ne reconnaît pas que la commission a failli ». « Il s’agit d’une commission administrative dont le seul interlocuteur est l’équipe de campagne. La loi ne nous permet pas d’interroger directement les fournisseurs », a-t-il également souligné.