La victoire de Pierre-Hugues Herbert et de Nicolas Mahut vient éclaircir un piètre bilan français. / THOMAS SAMSON / AFP

A vrai dire, cette victoire, personne ne l’avait venue venir avant le début du tournoi. A commencer par eux. Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut ont remporté samedi soir le double messieurs de Roland-Garros aux dépends d’Olivier Marach et Mate Pavic (6-2, 7-6) et s’adjugent ainsi leur troisième titre en Grand Chelem après l’US Open 2015 et Wimbledon 2016.

Plus appliqués que la paire austro-croate en début de match, les Français réalisent le break d’entrée, qu’ils ne lâcheront plus jusqu’à la fin du set, et se détachent bientôt 3-1, puis 4-2. « Bien joué, ça », hurle Herbert à son coéquipier, au moment où le retour de revers de Mahut plein centre sur Pavic leur offre le double break (5-2). Le gaucher croate paraît bien emprunté et accumule les fautes directes, notamment à la volée.

D’abord clairsemées – les spectateurs de la finale dames ayant déserté –, les tribunes se garnissent peu à peu, et les timides « come on Mate » ne font pas le poids face aux salves d’« allez les Bleus ». Pour leur première finale en commun à domicile, où ils n’avaient jusqu’ici pas dépassé les huitièmes de finale en trois participations, Pierre-Hugues Herbert (27 ans) et Nicolas Mahut (36 ans) ne se laissent pas rattraper par l’enjeu.

Une éclaircie dans le piètre bilan français

Parfois inquiété sur sa mise en jeu, Herbert montre qu’il a les nerfs solides sans jamais la lâcher. Mahut, lui, est impérial au service, tranchant à la volée et rassure son monde après sa mésaventure jeudi en demi-finale, blessé à l’oreille sur un coup droit à bout portant de son coéquipier. Malgré un tympan percé et la légère perte d’audition dont il souffre, l’Angevin n’en perd pas ses réflexes.

Dans le deuxième set, Olivier Marach et Mate Pavic se reprennent mais c’est cette fois au tour de l’Autrichien de se mettre à trembler. Deux doubles fautes de sa part à 3-3 et voilà les Français qui font le break, qu’une ola vient aussitôt saluer. Las, l’avance est aussitôt effacée, Mahut s’écroule au jeu de service suivant.

Après un set et demi, le binôme austro-croate, tête de série numéro deux du tournoi, est désormais pleinement rentré dans son match. A 6-5, il se procure quatre balles pour recoller à une manche partout : Nicolas Mahut sort deux services gagnants, une volée de revers subtilement dosée et un ace extérieur pour les effacer une à une. Les Français se détachent rapidement dans le jeu décisif et obtiennent leurs deux premières balles de match. La première est la bonne. Jeu, set et match Mahut-Herbert, qui succèdent à Julien Benneteau et Edouard Roger-Vasselin, sacrés en 2014.

Une victoire qui vient éclaircir un piètre bilan français (Caroline Garcia, seule qualifiée pour les huitièmes, qu’elle n’a pas franchi). Dans un stade désormais aussi garni qu’« qu’on aurait dit une finale de simple », dixit le trublion Herbert, cela valait bien une Marseillaise a cappella.