Corentin Tolisso et l’équipe de France n’ont pas fait mieux qu’un nul, face aux Etats-Unis. / Laurent Cipriani / AP

Les États-Unis faisaient figure de parfaits adversaires pour partir l’esprit léger en Russie. Les hommes de Didier Deschamps n’ont pourtant pas su se défaire d’une sélection plus faible techniquement que sa 25e place au classement FIFA peut le laisser imaginer, samedi 9 juin, à Décines (Rhône-Alpes). Dans l’avion pour leur camp retranché d’Istra, près de Moscou, les Bleus auront tout le temps de ressasser un dernier match de préparation où ils ont multiplié les approximations et parfois fait montre de nervosité.

Les premières minutes de jeu auguraient pourtant une partie en sens unique, parfaite répétition générale pour la confiance, à une semaine du début du Mondial face à l’Australie, le 16 juin. Aux doutes émis avant-match sur le niveau de leur adversaire, le sélectionneur français expliquait le choix de la fédération de rencontrer une sélection « solide physiquement » et « défensive ». Soit le profil attendu des nations tombées dans le même groupe que Pogba et consorts à la Coupe du monde (Australie, Pérou et Danemark).

Difficile pourtant de faire moins « solide » que les Américains en première période. Maladroits les rares fois où ils héritaient du ballon, les coéquipiers de Timothy Weah – « fils de » et cantonné au banc toute la soirée – préféraient camper dans leur surface et résistaient tant bien que mal aux assauts tricolores. Avec un certain succès. Dominateurs mais totalement stériles, les Français voyaient toutes leurs frappes échouer hors du cadre, quand elles ne mourraient pas sur les montants du gardien adverse.

« Manque de jus »

Dès la cinquième minute, Paul Pogba tentait une frappe sèche du droit, mais le ballon cognait le poteau de Zack Steffen, battu. Quelques instants plus tard, Olivier Giroud réclamait en vain un penalty, déséquilibré dans la surface par le défenseur Matt Miazga. Les deux joueurs se retrouveront à l’heure de jeu sur un énorme contact dans les airs. Le crâne en sang, l’arrière du Vitesse Anhem (Pays-Bas) devra regarder les dernières minutes depuis la touche.

Jamais inquiétée pendant quarante minutes, la France n’a converti aucune de ses nombreuses occasions. Après Pogba, Antoine Griezmann s’est essayé plusieurs fois au but. Trop croisés ou trop mous pour tromper le rempart des USA, les tirs de l’attaquant madrilène n’ont jamais fait mouche. En face, il ne leur faudra qu’une tentative pour viser juste.

Sur un centre venu de la droite, Djibril Sidibé s’est emmêlé les pinceaux dans sa surface. Dans son erreur, le futur-ex défenseur de Monaco transmettait involontairement à Julian Green, qui trompait Hugo Lloris d’une frappe au premier poteau. 45e, 0-1, difficile de faire plus injuste.

En seconde période, bis repetita. Rarement mis en danger, les Bleus ne parvenaient pas pour autant à revenir au score. On se dirigeait lentement sur une première défaite en préparation, jusqu’au déboulé de Benjamin Pavard. Rentré en jeu à la place de Sidibé, le défenseur de Stuttgart bénéficiait du bon travail d’un autre entrant, Nabil Fékir, et centrait pour Kylian Mbappé. Moins tranchant que lors de ses sorties précédentes, l’avant-centre du PSG égalisait d’un plat du pied.

Rien d’autre ne sera marqué dans la rencontre. Bien en jambes lors des deux précédentes rencontres, face à l’Irlande (2-0) et l’Italie (3-1), l’équipe de France est apparue empreintée à Décines. « On a fait une semaine où la charge de travail était importante », tentait de justifier Didier Deschamps au coup de sifflet final.

Le sélectionneur a sous-entendu avoir déjà sa composition du Mondial en tête avant même la rencontre. Difficile de toute façon d’imaginer quel joueur a pu se distinguer face aux États-Unis. Rendez-vous samedi 16 juin, face à l’Australie, pour confirmer qu’il ne s’agissait là que d’un « manque de jus » de fin de préparation.