FIFA 19. / EA

Samedi 10 juin, Electronic Arts a ouvert le bal des conférences précédant l’E3, le grand rendez-vous annuel de l’industrie du jeu vidéo à Los Angeles. L’éditeur américain a multiplié les annonces, notamment d’un Star Wars encore mystérieux, et a présenté plusieurs titres amenés à sortir ces six prochains mois.

« FIFA 19 », Paul le poulpe prudent

(football, EA Canada/Romania, Electronic Arts, septembre 2018, PC/PS4/Switch/Xbox One)

FIFA 19 | Official Reveal Trailer with UEFA Champions League
Durée : 01:25

Les faits. Le rouleau compresseur annuel de la simulation footballistique a enfin fait main basse sur les droits de la Ligue des champions : coupe aux grandes oreilles, hymne officiel et mode histoire centrée sur sa conquête apparaîtront à la rentrée. Après un épisode 2018 critiqué pour ses grandes largesses défensives, il se veut également plus rigoureux.

Nos impressions. Contre-attaques tout azimut, défenses trop hautes, et un but gag, ou plutôt un but bug, pour couronner le premier match : c’était mal parti. En y revenant, pourtant, FIFA 19 donne à savourer son impressionnante refonte dans le contrôle de balle, les amortis et le jeu de corps. Sortir le ballon de ses 16 mètres est devenu un régal de construction verticale, presque trop, tant déchirer les rideaux adverses est devenu un peu trop aisé. Les gardiens restent pour l’instant trop friables.

L’anecdote. Courant mai, après avoir prédit les victoires espagnole et allemande, le blog d’Electronic Arts annonce que, selon les calculs de sa simulation-phare, la France va être championne du monde. Sam Riviera, producteur en chef de FIFA 19, tempère : « On ne peut jamais être sûr en football, on a eu de bons pronos par le passé, mais en foot »… A ce moment de l’interview, samedi 9 juin, la France est menée 1-0 par les Etats-Unis. « C’est vrai que la dernière fois que vous étiez favoris, en 2002, vous n’aviez pas mis un but… » Merci, Sam.

« Battlefield V », l’expérience du vétéran 

(jeu de tir, DICE, Electronic Arts, 19 octobre 2018, PC/PS4/Xbox One)

Battlefield 5 Official Multiplayer Trailer
Durée : 01:46

L’essentiel. Retour à la seconde guerre mondiale pour le plus ancien jeu de tir militaire grand public encore en activité. Avec une ligne de conduite : raconter les histoires jusqu’alors laissées de côté, comme celle des femmes au front, ou les batailles méconnues, comme en Norvège et aux Pays-Bas. Un mode à 100 a par ailleurs été annoncé.

Nos impressions. Le multijoueur présenté mettait aux prises deux équipes de quatre dans un vaste entrepôt ferroviaire enneigé. Snipers cachés dans la neige, tanks mitraillés par les airs, escouades d’assaut encerclées autour d’objectifs à protéger, soldats abattus tentant d’appeler à l’aide dans leur dernier souffle… L’expérience, d’un classicisme absolu autant que d’une efficacité inattaquable, promettent des heures d’assauts en ligne.

L’anecdote. Tous les deux ans, Call of Duty et Battlefield sont en concurrence, et étrangement, jamais sur la même période historique en même temps. Heureux hasard ? « Je n’avais aucune idée de ce sur quoi ils travaillaient », promet Andreas Morell, producteur senior de Battlefield V, alors que son concurrent bondira dans le futur en fin d’année. « Je ne peux parler que pour moi, on sait qu’il y a des tendances commerciales, mais on ne sait pas sur quoi les concurrents travaillent, on le découvre en même temps que tout le monde. »

« Anthem », le Megaman des années 20XX

(jeu de tir et de rôle coopératif, Bioware, Electronic Arts, février 2019, PC/PS4/Xbox One)

Anthem Official Cinematic Trailer (2018)
Durée : 01:50

L’essentiel. Tout le monde le compare à Destiny, et c’est vrai qu’il ressemble au jeu de tir en ligne coopératif d’Activision : une escouade de méchas (quatre joueurs en coop) se lance dans des quêtes sur des planètes exotiques remplies de végétation phosphorescente et d’extraterrestres furonculeux.

Nos impressions. Fusées dorsales, jetpack et sulfateuses futuristes : si Destiny a posé les bases du space opera collaboratif, Anthem lui apporte une verticalité et un dynamisme encore rarement vus, porté par un design qui évoque autant Transformers que Gears of War et Prometheus. Rudement enthousiasmant.

L’anecdote. Combien de fois Anthem a-t-il été comparé à Destiny ? « Plein de fois », éclate de rire le réalisateur, Jonathan Geppert. Interrogé sur ce qui serait, pour changer, son équivalent en 2D, il évoque Megaman, pour l’esthétique ; Zelda, son jeu fétiche ; et acquiesce à un rapprochement avec Probotector, pour le coop. Pixels will remember this.

« Sea of Solitude », cappuccino ma non troppo

(jeu vidéo, Jo-Mei Games, Electronic Arts, début 2019, support non précisé)

Sea of Solitude: Official Teaser Trailer | EA Play 2018
Durée : 01:07

L’essentiel. La caution arty de la conférence Electronic Arts met en scène le combat intérieur de Kay, une femme navigant seule à travers une cité submergée, hantée par une solitude qui lui donne l’impression d’être devenue un monstre.

Impressions. De prime abord, coup de cœur pour cette espèce de Wind Waker introspectif, dont l’esthétique solaire ne fait que souligner la violence du reflet difforme de Kay dans l’eau qui l’entoure. Malheureusement, en dehors d’une bande-annonce, le jeu n’était ni jouable ni même montré.

L’anecdote. Son principe ? « Je ne veux pas spoiler », écarte la directrice créative allemande, Connie Geppert, manifestement priée de ne pas trop en dire. Invitée à comparer son titre à une boisson, cette amatrice du jeu émotionnel Journey choisit le cappuccino. « Le café est sombre, mais il y a la douceur de la crème, et en les mélangeant, vous obtenez la perfection ». Une histoire d’harmonie entre le doute et l’espoir, si on a bien compris.