Daimler, épargnée jusque-là par le scandale du « dieselgate », faisait déjà l’objet d’une enquête du parquet de Stuttgart, ville où siège le groupe. / TOBIAS SCHWARZ / AFP

Depuis plusieurs jours, le groupe Daimler subit la pression conjuguée de la justice et du ministère des transports allemand qui le soupçonnent d’avoir installé sur ses moteurs diesel des systèmes de dépollution illégaux sur plusieurs centaines de milliers de véhicules.

Lundi 11 juin, le ministère des transports allemand a ordonné le rappel immédiat à travers l’Europe de 774 000 Mercedes équipés de logiciels capables de fausser les niveaux d’émission. Les modèles principalement concernés sont les fourgons Mercedes Vito et les SUV de ses emblématiques classes GLC et C, dont 238 000 roulent en Allemagne.

La maison mère de Mercedes, « Daimler a indiqué qu’il allait procéder aussi vite que possible, en collaboration transparente avec les autorités pour s’assurer que les systèmes de mesures rejetés par le gouvernement soient supprimés », a déclaré le ministre des transports allemand, Andreas Scheuer dans un communiqué, à l’issu d’un entretien avec le patron du groupe, Dieter Zetsche.

Daimler a confirmé ce rappel dans un communiqué, disant vouloir « clarifier les questions légales », liées à cette procédure d’une envergure exceptionnelle.

Epargné par le scandale

Daimler, épargnée jusque-là par le scandale du « dieselgate », faisait déjà l’objet d’une enquête du parquet de Stuttgart, ville où siège le groupe. Les autorités allemandes avaient, à leur tour, manifesté de premiers soupçons mi-mai 2018.

L’agence fédérale de l’automobile KBA avait alors ordonné le rappel de près de 5 000 Mercedes Vito, affirmant avoir repéré de tels logiciels. Daimler avait contesté. Le ministère des transports avait alors repris le dossier, se donnant deux semaines pour rendre public les résultats de son enquête. Daimler est le troisième constructeur allemand éclaboussé par le scandale des moteurs diesel truqués, qui a éclaté en septembre 2015

Volkswagen a admis l’utilisation de logiciels capables de fausser les résultats des tests d’émission, dissimulant le niveau réel de la pollution aux oxydes d’azote (NOx), qui favorisent les maladies respiratoires et cardiovasculaires.