Une nouvelle fois, le « taureau de Manacor » s’est imposé à Roland-Garros. / THOMAS SAMSON / AFP

Roland, c’est fini. Et comme à chaque fois – ou presque – le résultat final du tournoi correspond à ce à quoi l’on s’attendait. Les têtes de série numéro 1 ont remporté le tournoi chez les hommes et chez les femmes. Les Français n’ont pas fait long feu. Et Rafael Nadal continue de repousser les limites du possible sur la terre battue parisienne.

Bien sûr, Dominic Thiem « avait un plan » pour lutter contre « Rafa ». Il n’a juste pas été en mesure de l’appliquer. Comme tous les autres adversaires du Majorquin – à l’exception de Diego Schwartzman le temps d’un set – porte d’Auteuil.

Chez les femmes, si la victoire de Simona Halep s’impose comme une évidence, elle était plus incertaine vu le passif de la numéro 1 mondiale en finale de Grand Chelems.

  • LA PHRASE DU JOUR
« Je ne vais pas vous mentir, jamais je n’aurais quitté le court, j’aurais même joué de la main droite. »

Menant deux sets à zéro et bien avancé dans la troisième manche, Rafael Nadal s’est fait peur. Ressentant une douleur dans un doigt de sa main gauche, le gaucher espagnol a demandé une intervention médicale. « J’ai compris que c’était une crampe, probablement à cause du bandage [à son poignet] qui créait une pression, ne laissait pas le sang circuler. C’est venu d’un coup et j’ai eu peur, je ne contrôlais plus mes doigts, c’était un moment effrayant. » Mais hors de question pour autant de jeter l’éponge. « J’aurais continué d’une manière ou d’une autre ».

Juste un doigt, alors. / THOMAS SAMSON / AFP

  • L’INVITE DU JOUR

« A l’aube du cinquième jour, regardez à l’Est. » Comme Gandalf, Toni Nadal est revenu pour assister son neveu lors de cette finale. Déjà présent le week-end passé, l’oncle et ex-entraîneur du champion a également retrouvé sa place dans le box de Nadal en bord de court. A la place du coach, la sienne (et tant pis pour Carlos Moya).

Roland-Garros, c’est fini. Et de cette édition 2018, quelques souvenirs émergent, en vrac.

COMMENT QUALIFIER NADAL ? « Undécuple ? », « onze fois vainqueur ? », « est-ce que ce mot existe vraiment ? » Les années passent et Rafael Nadal continue de poser des problèmes sémantiques aux journalistes chargés de commenter ses exploits. Depuis le début de la quinzaine, alors que le Majorquin se dirigeait tout droit vers sa onzième coupe des Mousqueraires, la question du qualificatif à employer est devenue de plus en plus sensible dans les couloirs du court central. Après vérification (et avoir ennuyé le service correction de notre vénérable journal à plusieurs reprises), si « undécuple » n’apparaît dans aucun dictionnaire, il semblerait que ce soit le terme à employer. A troisième balle, on a hâte de chercher comment on dit « douze fois vainqueur ».

LA BROMANCE ZVEREV-YORKSHIRE. Même si vers la fin du tournoi, certains journalistes ont commencé à lever les yeux au ciel quand il prenait la parole (même Nadal lui a sorti un « désolé, je n’ai pas compris la question »), Jonathan Pinfield, reporter radio à l’accent du Yorkshire à couper au couteau a égayé la semaine. Le « buddy » de « Sasha » est devenu une animation à lui tout seul. Et les murs du centre de presse – voué à la destruction – s’en souviennent.

ROLAND QUI ? Parfois, des questions étranges sont posées aux joueurs lors des conférences de presse d’après-match. Et si notre collègue à l’accent du Yorkshire – star éphémère de cette quinzaine – s’est rendu spécialiste de questions de la sorte, celle posée à Simona Halep après son second tour valait le déplacement. « Savez-vous qui était Roland-Garros ? » « Aucune idée », a eu la franchise de répondre la numéro 1 mondiale. Si elle a perdu des points en culture générale – Nadal, à qui la question a été posée a répondu « un aviateur, il me semble » – la Roumaine n’en a pas moins remporté le titre à la fin. Ce qui lui a laissé le loisir, dimanche, de s’intéresser à l’hommage à l’aviateur, 100 ans après sa disparition.

LA COMBINAISON DE SUPER-HÉROÏNE. Parce qu’on a entendu raconter tout et son contraire (et parfois par les joueuses elles-mêmes) à propos de la combinaison de Serena Williams, on ne pouvait pas omettre de la mentionner dans ce bilan. Parce que Serena Williams est de retour, et qu’au fond, la façon dont elle s’habille sur le court importe peu.

LA FORCE DE CARACTERE DE BAUTISTA AGUT. Moins de dix jours après la mort subite de sa mère, le tennisman espagnol était sur le court parisien, pour disputer son premier tour face à Istomin. S’il a perdu au troisième tour contre Djokovic à l’issue d’un long combat, le numéro 13 mondial aura impressionné amis et adversaires. « Ce qui m’est arrivé est une chose terrible, quelque chose de très difficile à surmonter. Et il est clair que ça t’affecte sur le terrain. Et en même temps, ça m’aide d’oir pu sortir de la maison, d’avoir à l’esprit cette semaine Roland-Garros et pas seulement ce qui s’est passé. Il faut aller de l’avant. »

Robert Bautista Agut. / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

LES EVOLUTIONS CAPILLAIRES DE PAIRE. Le grand blond avec une barbe noire. Voilà la première impression des spectateurs de cette édition après que Benoît Paire a choisi de changer de tête. Et de s’en expliquer. « J’avais envie de passer autre chose. C’est un petit peu compliqué à gérer quand je joue car je suis passé de blanc il y a trois jours à jaune puis gris. Mes cheveux sont démolis, complètement brûlés, j’ai le crâne en feu mais j’assume, c’est un choix. Je ne sais pas si vous voyez, mais c’est Sangoku. C’est terrible. »

LE SPRINT DU FILS DE NICO MAHUT. Il n’y a rien à ajouter.