Les images de la poignée de main historique entre Donald Trump et Kim Jong-un
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Pas de percée majeure sur l’arsenal nucléaire nord-coréen, mais plusieurs poignées de mains et une bonne entente affichée. Après cinq heures de discussions, d’abord en tête à tête puis en compagnie d’une partie de leur délégation, le président des Etats-Unis, Donald Trump, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, ont signé, mardi 12 juin, un document commun devant les caméras du monde entier.

Les deux hommes se sont ensuite exprimés pour détailler les résultats de ce sommet inédit, organisé à Singapour, alors que de nouvelles discussions devraient avoir lieu dès la semaine prochaine entre Washington et Pyongyang.

Le point sur ce qu’il faut retenir des annonces à l’issue de ce sommet historique.

  • Une « complète dénucléarisation de la péninsule coréenne »

Donald Trump et Kim Jong-un ont répété l’engagement pris par le dirigeant nord coréen, à la fin d’avril à la Maison Blanche, de « travailler à une complète dénucléarisation de la péninsule coréenne ». La dénucléarisation va commencer « très rapidement », a précisé le président états-unien. « Nous avons signé un document global, très exhaustif. Et je pense que ce document nous mènera à la dénucléarisation. Je pense que [Kim Jong-un] va engager le processus tout de suite, dès qu’il va atterrir en Corée du Nord. »

Le document ne mentionne toutefois pas l’exigence américaine de « dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible », une formule qui signifie l’abandon des armes et l’acceptation d’inspections. Donald Trump a cependant affirmé que ce processus serait vérifié, ce qui impliquera, selon lui, « beaucoup de monde en Corée du Nord ».

Lors d’une discussion de plus d’une heure avec des journalistes, peu après le départ de Kim Jong-un pour Pyongyang, le président américain n’a pas été en mesure de donner de précisions sur un calendrier du démantèlement des installations nucléaires en Corée du Nord. Les discussions pour sa mise en œuvre doivent commencer dès la semaine prochaine sous la houlette du chef de la diplomatie des Etats-Unis, Mike Pompeo.

Donald Trump a également affirmé que Kim Jong-un lui avait dit qu’un site d’essai balistique « allait être détruit très prochainement ».

  • Arrêt des exercices militaires conjoints avec Séoul

Kim Jong-un et Donald Trump à leur rencontre devant le Capella Hotel, sur l’île de Sentosa à Singapour, le 12 juin 2018. / SAUL LOEB / AFP

Le président états-unien a annoncé qu’il mettrait fin aux exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud, une concession de taille vis-à-vis de Pyongyang. Le gel de ces manœuvres, décrites comme « très provocatrices » à l’égard du Nord et sources de tensions récurrentes, était une exigence ancienne de la Corée du Nord.

« Alors que nous sommes en train de négocier un accord global, très complet, je crois qu’il n’est pas approprié d’avoir des exercices militaires », a dit M. Trump à Singapour. Il a souligné que l’arrêt de ces exercices permettrait d’« économiser beaucoup d’argent ». Ces exercices seront relancés si les futures négociations avec Pyongyang ne se déroulent pas comme prévu, a-t-il toutefois averti.

La présidence sud-coréenne a déclaré ne pas avoir été prévenue de l’arrêt de ces manœuvres. « Nous devons établir le sens précis ou les intentions contenues dans les remarques du président Trump », a réagi un porte-parole.

  • Pas de levée des sanctions

Le document ne mentionne pas les sanctions ni la conclusion finale d’un traité de paix, alors que les deux Corées sont toujours techniquement en état de guerre depuis leur trêve signée en 1953. Donald Trump a affirmé qu’il mettrait fin aux sanctions à l’encontre de la Corée du Nord lorsque « la menace nucléaire sera complètement abandonnée ».

La présence militaire américaine dans la péninsule ne devrait pas décroître dans l’immédiat, même si le président a réaffirmé son souhait de retirer, le moment venu, les soldats américains déployés en Corée du Sud.

  • Des garanties de sécurité

Pour convaincre la Corée du Nord de renoncer à son arsenal nucléaire, que le régime a toujours considéré comme une forme d’assurance-vie, Donald Trump s’est formellement et personnellement engagé dans le document conjoint à apporter des « garanties de sécurité ». Elles seront « uniques » et « différentes » de celles proposées jusqu’ici, a promis Mike Pompeo.

  • Restitution des corps des prisonniers de guerre

Les Etats-Unis et la Corée du Nord s’engagent, dans le document signé, à restituer les restes des prisonniers de guerre et des portés disparus au combat, avec un « rapatriement immédiat » de ceux déjà identifiés. Il s’agissait d’une demande ancienne de la part des Coréens.