Algues brunes sur la plage des Salines, près de la ville du Gosier (Guadeloupe), le 23 avril. / HELENE VALENZUELA / AFP

Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé lundi en Guadeloupe un plan de 13 millions d’euros contre les sargasses, ces algues brunes nauséabondes qui polluent les rivages.

Ce plan sur deux ans (jusqu’en 2019), est chiffré à 10 millions d’euros auxquels s’ajoutent trois millions d’euros supplémentaires de soutien exceptionnel, débloqués en urgences.

L’État prendra en charge près de 50 % des 10 millions d’euros. Le reste sera financé par l’Union Européenne et les collectivités, dont l’investissement sera à adapter en fonction des besoins. « Il faut qu’à la prochaine saison on puisse atteindre l’objectif de ramassage 48 heures après les échouages », ont indiqué les services du ministère.

« Trois millions d’euros supplémentaires viennent s’ajouter immédiatement au fond d’urgence débloqué durant les semaines précédentes », annoncent également les services du ministre. Pour l’heure, la première enveloppe n’a pas encore été totalement utilisée. Cet argent doit venir financer l’achat de matériel de déblayage pour les communes touchées par les arrivages massifs d’algues, jusqu’en septembre.

Le plan comprend également le déploiement de 22 capteurs en Guadeloupe, mais aussi en Martinique, qui permettront de remonter les données d’échouages, de dégagement de gaz, et d’améliorer la surveillance, afin que les collectivités puissent émettre des bulletins quotidiens par exemple. L’ensemble des données seront mises en ligne sur un site en open data et participatif.

Les indemnisations toujours en discussion

Enfin, une mission, dirigée par le sénateur Théophile, se rendra dans les îles voisines à la recherche de solutions de ramassage et de valorisation, mais aussi dans l’optique de favoriser une coopération régionale.

Du point de vue des indemnisations, si « des mesures conservatoires », notamment un moratoire sur les charges des entreprises, seront mises en place, les discussions avec les assureurs doivent se poursuivre. « Il s’agit aussi d’anticiper sur les années suivantes », notent les services du ministère, pour qui les territoires doivent « être prêts » à affronter de nouvelles crises dans le futur.

Sur ce déplacement, Nicolas Hulot et ses équipes assurent « avoir pris la mesure » tant de la situation que de la nécessité d’une plus grande transparence sur les actions menées. Face aux critiques sur sa visite tardive, l’équipe ministérielle indique que les choses « n’ont pas commencé là », et que les élus locaux, ainsi que les populations ont pris le problème à bras-le-corps, avec des gens « exaspérés mais mobilisés », dont l’action et l’ingéniosité, malgré la lassitude et l’épuisement, ont été saluées.