En 2009, les cofondateurs de Guess, les frères Marciano (de gauche à droite) : Armand, Paul et Maurice. / Chris Pizzello / AP

Accusé de harcèlement et d’agression sexuelle, il s’était mis en retrait, en février, du groupe de prêt-à-porter qu’il avait contribué à bâtir. Le cofondateur de Guess, Paul Marciano, a finalement démissionné de ses fonctions de président. Il quittera son poste de responsable de la création en 2019.

Sa décision, mentionnée dans un document publié mardi 12 juin par le gendarme américain des marchés (SEC), est intervenue après la présentation au conseil d’administration d’un rapport sur les accusations qui visaient l’homme d’affaires franco-marocain.

Selon le document, ledit comité, composé notamment d’administrateurs indépendants de Guess, n’a pu établir avec certitude l’existence de harcèlement et d’agression sexuelle. Dans certains cas, les enquêteurs ont estimé que la version donnée par la victime présumée et celle du dirigeant étaient toutes deux crédibles.

Les investigations ont aussi établi qu’« en certaines occasions, M. Marciano [avait] fait des erreurs dans sa communication avec mannequins et photographes ». Il s’est aussi placé lui-même « dans des situations susceptibles de susciter des accusations de comportement déplacé, ce qui s’est produit » précise le texte, sans plus de précision.

Les créateurs relativement épargnés par #metoo

Malgré cette impossibilité à prouver que Paul Marciano s’était bien livré aux accusations dont il fait l’objet, le groupe Guess et son cofondateur ont annoncé avoir conclu des accords amiables avec cinq personnes, indemnisées à hauteur de 500 000 dollars au total.

Celui qui contribua à créer la marque de prêt-à-porter aux Etats-Unis en 1981 a également annoncé renoncer à sa fonction de président du conseil d’administration, même s’il conservera un mandat d’administrateur. C’est son frère Maurice Marciano qui lui succède.

Dans une interview publiée début février par le magazine Time, la mannequin Kate Upton l’avait accusé de l’avoir harcelée et de l’avoir forcée à des attouchements à plusieurs reprises alors qu’elle posait pour des photos pour la marque en 2010. M. Marciano avait qualifié ces accusations d’« absolument fausses » et « absurdes », et assuré n’avoir jamais touché l’intéressée « de façon inadéquate ».

Le monde des créateurs a été relativement épargné par l’hécatombe déclenchée par l’affaire Weinstein et le mouvement #metoo, à la différence de celui des photographes de mode, dont plusieurs vedettes ont été écartées, principalement Terry Richardson, Bruce Weber ou Mario Testino.