Ford va-t-il trouver un repreneur pour son usine de Blanquefort, en Gironde, où il vient d’annoncer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ? Le constructeur automobile a, en tout cas, engagé des « discussions » non exclusives avec un candidat possible, ont annoncé mercredi 13 juin à Bordeaux le préfet de Nouvelle-Aquitaine et le délégué interministériel chargé du dossier.

« Notre priorité demeure la recherche d’un repreneur présentant un plan de reprise viable pour le site de FAI [Ford Aquitaine Industries, propriétaire de l’usine de Blanquefort] », a confirmé dans un communiqué le constructeur américain, après le comité de suivi organisé à la préfecture de Gironde.

Ford, qui emploie un peu plus de 900 personnes dans cette usine, évoque des discussions avec un éventuel repreneur sans toutefois l’identifier : « de bons progrès ont été réalisés, (…) nous espérons avoir davantage à partager dans le courant de l’été. »

De son côté, le préfet Didier Lallement a regretté le dépôt du plan social et réitéré son « incompréhension sur la position de Ford (…) puisqu’il ne peut y avoir une bonne reprise avec un PSE », a-t-il souligné. Malgré des « explications [de Ford] à ce stade toujours aussi confuses », le préfet a confirmé « des discussions avec un repreneur » éventuel, avec qui Ford dit avoir « un accord de confidentialité ».

Le gouvernement reconnaît avoir perdu la bataille

Côté gouvernement, le délégué interministériel Jean-Pierre Floris a reconnu « avoir perdu la bataille sur le PSE », un plan qu’il a jugé « absurde », alors que « tout le monde doit se concentrer sur la reprise » du site qui fabrique des boîtes de vitesses. Mais « le travail avec un repreneur me paraît sérieux », a-t-il toutefois ajouté, sans vouloir identifier celui-ci.

Anaud Baïlo, président de Punch Powerglide Strasbourg, a d’ores et déjà manifesté son intérêt pour l’usine de Blanquefort. Il déclare dans un entretien à Sud Ouest publié mercredi, que son groupe a « l’ambition de se développer en Europe » sur le segment « prometteur » des boîtes de vitesses automatiques, un marché qui correspond, selon lui, « au savoir-faire des salariés de Ford à Blanquefort ».

A l’issue du comité de suivi, parfois houleux selon les participants, avec les représentants de Ford, élus et syndicats ont dénoncé « la langue de bois » et l’« incohérence de la multinationale » en demandant un report du plan social afin d’optimiser les chances d’une reprise.

« C’est une honte ! », s’est exclamée la maire de Blanquefort, Véronique Ferreira, très impliquée dans ce dossier. Pour la CGT, Philippe Poutou a appelé à « une réunion d’urgence avec l’Etat qui doit intervenir catégoriquement et fermement » dans le dossier.