Aleksandr Golovin célèbre son doublé dans les arrêts de jeu. / GRIGORY DUKOR / REUTERS

Robbie Williams et Vladimir Poutine ne resteront pas comme les seules vedettes du match d’ouverture de la Coupe du monde 2018 : jeudi 14 juin, au stade Loujniki de Moscou, la sélection russe a montré qu’elle était finalement à la hauteur de la compétition en écrasant l’Arabie saoudite en match d’ouverture (5-0). Il s’agit de la victoire la plus large dans un premier match du Mondial depuis 1934 (7-1 pour l’Italie contre les Etats-Unis).

C’est la chance des équipes dont on attend peu : elles ont toutes les chances de surprendre positivement. C’est ce qu’a fait la Sbornaïa - surnom de la sélection russe -, après une entame prudente, peut-être intimidée par le discours introductif de son président et le court concert du chanteur de pop, accompagné par la chanteuse russe Aïda Garifullina.

Robbie Williams et la Russe Aida Garifullina ont animé la cérémonie d’ouverture. / Antonio Calanni / AP

Entre la Russie et l’Arabie saoudite, les deux équipes a priori les plus faibles du groupe A et dont la dernière victoire en Coupe du monde remontait respectivement à 2002 et 1994, la rencontre a finalement été agréable. Et les Russes conservent toutes leurs chances de se qualifier pour les huitièmes de finale, dans ce groupe où figurent aussi l’Egypte et l’Uruguay.

D’abord dominés par des Saoudiens à l’aise techniquement et souvent en possession du ballon, les Russes ont rapidement pris le dessus grâce à un jeu plus tranchant. Yuri Gazinski a ouvert le score de la tête sur un centre rentrant du jeune Aleksandr Golovin, joueur convoité par l’AS Monaco et qui a fait étalage de sa qualité technique tout au long de la rencontre.

Les Russes ont ensuite subi la blessure de leur attaquant le plus expérimenté, Alan Dzagoev, mais son remplaçant Cherichev s’apprêtait à se faire un nom dans cette Coupe du monde. Dix-neuf minutes après son entrée en jeu, le joueur de Villarreal inscrivait le deuxième but après un superbe crochet intérieur mystifiant deux défenseurs saoudiens.

En deuxième période, les Russes continuaient de laisser le ballon aux Saoudiens mais de le mettre dans les filets adverses dès qu’ils le récupéraient.

Quatre-vingt neuf secondes après son entrée en jeu, Artem Dzyuba marquait de la tête sur un nouveau centre délicieux de Golovin.

Le match tournait à la correction dans les arrêts de jeu avec deux buts sublimes d’une Sbornaïa transcendée. D’abord une frappe de l’extérieur du pied gauche de Cherichev, d’ores et déjà candidate au titre de plus beau but du Mondial.

Puis un coup franc direct en feuille morte de Golovin, qui ne risque pas d’apaiser l’intérêt des recruteurs des grands clubs européens.

Cet résultat devrait aider les Russes à se prendre au jeu du Mondial, eux qui doutaient fortement, comme l’ensemble des observateurs, de la capacité de la Sbornaïa à franchir le premier tour. Jamais la Russie n’a atteint la phase finale de la compétition depuis la chute de l’Union soviétique, elle qui brille dans tant d’autres sports collectifs.

Et le plus ravi, à l’issue de la rencontre, était sans doute Vladimir Poutine, voisin de tribune du président de la Fifa Gianni Infantino et du prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman.