Les épreuves du baccalauréat 2018 seront-elles doublées d’un parcours du combattant pour se rendre sur les sites d’examens ? La question se pose pour ceux qui, parmi les 753 000 candidats, n’ont d’autre choix que de prendre le train. Alors que les lycéens commenceront à plancher le 18 juin, trois jours de grève sont prévus cette semaine-là, les 18, 22 et 23 juin. Le 18 et le 22 étant des jours d’examens.

Mercredi 13 juin, l’intersyndicale de la SNCF (CGT, UNSA, SUD, CFDT) a appelé les cheminots à poursuivre la grève et à se mobiliser « massivement » le 28 juin, dernier jour du calendrier fixé pour des arrêts de travail. La loi de réforme ferroviaire a été adoptée en dernière lecture à l’Assemblée et devrait être définitivement adoptée jeudi 14 juin au Sénat.

Branle-bas de combat à la SNCF qui, après une année noire ponctuée d’incidents qui ont paralysé le trafic, veut montrer à ses usagers qu’elle est en mesure d’acheminer les lycéens sur leurs lieux d’examens, et ce, malgré la grève. D’une pierre deux coups : elle donnera un peu d’éclat à une image que l’actualité récente a écornée et elle pourrait aussi sonner le glas d’un mouvement de grève qui semble s’essouffler.

En juin 2014 déjà, la SNCF avait dû gérer une grève de cheminots le jour où 687 000 lycéens entamaient les épreuves du baccalauréat. Le dispositif alors mis en place pour accompagner les élèves de terminale jusqu’à leurs centres d’examens sera reproduit, avec quelques mises à jours. « En collaboration avec les rectorats, nous avons défini les trajets à assurer en priorité en fonction des centres d’examens, explique Mathias Vicherat, directeur général adjoint de la SNCF. Nous garantissons les trains du matin qui y mèneront. Parallèlement, nous allons affréter des bus de substitution quand cela sera nécessaire. »

« Gilets rouges », numéros verts, taxis...

La SNCF prévoit de déployer 3 000 personnes sur l’ensemble du territoire, des « gilets rouges » seront en gare pour guider les jeunes en difficultés, un numéro vert par région a été mis en place. Quatre régions où sont attendues les plus fortes perturbations feront l’objet d’une attention particulière. Il s’agit de l’Ile-de-France, des Hauts-de-France, de la Nouvelle Aquitaine et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur.

En cas de blocage, les élèves seront acheminés en taxi, « au frais de la SNCF », précise Mathias Vicherat. Enfin, si un blocage vient toutefois à retenir un lycéen, la SNCF a la possibilité de prévenir le centre d’examen afin de certifier que le candidat n’y est pour rien afin que lui soit accordée une « indulgence » pour son retard.

La SNCF recommande aux lycéens et à leurs parents de se tenir informés sur le site Internet de la compagnie ou via l’application mobile. Le plan de transport du jour J, lundi 18 juin, « sera publié à 17 heures la veille et sera garanti à 100 % », assure Mathias Vicherat. Dès dimanche, les familles devraient être informées des difficultés à prévoir. Quant à la mobilisation des cheminots, elle a atteint son niveau le plus bas au 30e jour de grève, mercredi 13 juin, avec 12,78 % de grévistes recensés dans la matinée par la direction du groupe.

Du côté des usagers, Bruno Gazeau, président de la fédération nationale des associations d’usagers des transports regrette le maintien de la grève, « car ce sont les enfants de banlieue, ceux de première et seconde couronne, qui sont déjà les moins favorisés, qui cette fois encore, seront pénalisés. »