Des passagers à bord de l’« Aquarius », mercredi 13 juin. / KARPOV / AFP

Un temps menacée par les propos d’Emmanuel Macron sur la politique migratoire de Rome, la rencontre entre le président français et le président du conseil italien (premier ministre), Giuseppe Conte, prévue vendredi, aura bien lieu, a confirmé l’Elysée jeudi 14 juin.

Les deux hommes « ont évoqué la situation du navire Aquarius et ont pu échanger sur leurs positions » lors d’un entretien téléphonique, affirme la présidence française dans un communiqué. Emmanuel Macron a souligné à cette occasion « qu’il n’avait tenu aucun propos visant à offenser l’Italie et le peuple italien. »

Les tensions entre les deux pays sont vives depuis quelques jours, à la suite du refus de l’Italie dimanche d’accueillir le navire humanitaire Aquarius dans ses ports. Le bateau, qui comptait plus de 600 migrants à son bord, accostera finalement en Espagne. Emmanuel Macron a dénoncé mardi une forme de « cynisme » et « d’irresponsabilité » du nouveau gouvernement italien, constitué du Mouvement 5 étoiles de Di Maio et de la Ligue (extrême droite) du ministre de l’intérieur, Matteo Salvini. L’Italie avait répliqué en exigeant des excuses de Paris.

Conseil européen à la fin de juin

Les deux dirigeants « ont confirmé l’engagement de la France et de l’Italie à organiser les secours dans le cadre des règles de protection humanitaire des personnes en danger », selon le communiqué de l’Elysée.

« L’Italie et la France doivent approfondir leur coopération bilatérale et européenne pour mener une politique migratoire efficace avec les pays d’origine et de transit, par une meilleure gestion européenne commune des frontières et par un mécanisme européen de solidarité dans la prise en charge des réfugiés. »

Le communiqué se conclut par l’annonce d’un « déjeuner de travail suivi d’une conférence de presse » vendredi, « pour évoquer ce sujet et les nombreux dossiers d’intérêt commun ».

La rencontre de M. Conte et M. Macron se tient avant un Conseil européen crucial les 28 et 29 juin, qui doit porter en particulier sur la question des migrants. Les ministres italien, autrichien et allemand de l’intérieur vont constituer « un axe des volontaires » pour s’attaquer à l’immigration clandestine, a affirmé mercredi à Berlin le chancelier autrichien, Sebastian Kurz.