Le nouveau contrat entre les deux opérateurs est en cours d’examen au sein de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), qui rendra un avis en début de semaine prochaine / Charles Platiau / REUTERS

A couteaux tirés depuis des mois, Orange et SFR ont enfin trouvé un compromis dans le très haut débit. Au cœur de l’épreuve de force se trouvaient les villes moyennes. Selon un accord remontant à 2011, l’opérateur historique est censé déployer la fibre sur 90 % de ces territoires, qui couvrent 12,7 millions de prises raccordables.

Depuis son rachat par Patrick Drahi, SFR a décidé d’accélérer dans la fibre, et réclame à Orange un nouveau partage de cette zone. Longtemps, l’opérateur historique a résisté à cette évolution, arguant qu’il occupait déjà toute la zone. Cependant, sous la pression du gouvernement, qui pousse en faveur d’une amélioration de la couverture au niveau des villes moyennes, il a tempéré ses ardeurs.

Engagements contraignants

Ainsi, selon nos informations, SFR récupère 1,2 million de prises supplémentaires en plus des 1,4 million qu’il est déjà censé construire. In fine, dans les villes moyennes, il raccordera 20 % de foyers, contre 10 % actuellement. Cette part de marché est certes éloignée de ses ambitions initiales, à savoir une nouvelle répartition à parts égales. Mais Orange avait déjà avancé ses pions un peu partout, et, pour parvenir à cet accord, l’opérateur historique a même rétrocédé à la marque au carré rouge et blanc pour plusieurs dizaines de millions d’euros de prises déjà construites.

Ce nouveau contrat est en cours d’examen au sein de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), qui rendra un avis en début de semaine prochaine. D’une manière générale, pour répondre aux souhaits du gouvernement, Orange et SFR ont dû prendre des engagements contraignants au niveau de la couverture de la fibre sur le territoire. S’ils ne les tiennent pas, ils seront pénalisés financièrement. L’ensemble de la procédure et le nouveau contrat seront officialisés le 21 juin par Julien Denormandie, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires, maître d’œuvre du plan très haut débit du gouvernement.