L’usine Renault de Douai est vouée à devenir une plate-forme technique de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, dédiée aux véhicules électriques. / RGA/REA

Renault va-t-il électriser la France ? Le constructeur français a annoncé jeudi 14 juin vouloir investir plus de 1 milliard d’euros dans quatre sites industriels français, afin de développer son offre de véhicules électriques sur le continent européen. L’entreprise ne dévoile pas l’échéance de ses investissements mais ceux-là s’insèrent dans le plan stratégique « Drive the Future », dévoilé en 2017 et qui court jusqu’en 2022.

L’ambition affichée dans le communiqué publié par la marque au losange est de faire de la France « un pôle d’excellence du véhicule électrique de Renault dans l’alliance ». Le groupe français est en effet intégré dans une entité automobile franco-japonaise, l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui revendique plus de 10 millions de véhicules commercialisés dans le monde en 2017.

L’élément-clé du dispositif sera l’introduction d’une nouvelle plate-forme technique de l’alliance de véhicules électriques à l’usine de Douai (Nord), qui deviendra le deuxième site d’assemblage Renault de véhicules électriques après Flins (Yvelines). Pour le moment, les deux partenaires Nissan et Renault, tous deux leaders de la mobilité électrique avec leurs best-sellers Renault Zoe et Nissan Leaf, produisent ces véhicules avec des composants élémentaires différents.

Huit modèles 100 % électriques

Cette nouvelle plate-forme servira donc de base technique commune à de nouveaux modèles de voitures à batterie, potentiellement des trois marques de l’alliance. Pour ce qui concerne le groupe Renault, le plan « Drive the Future » prévoit le lancement de huit modèles 100 % électriques et de douze véhicules hybrides d’ici à 2022.

Voilà pour les créations. Concernant l’existant, le dispositif prévoit le doublement des capacités de production de Zoe et le lancement d’une nouvelle version à l’usine de Flins (Yvelines), à ce jour, unique site de production de la Renault Zoe dans le monde. L’usine de moteurs de Cléon (Seine-Maritime) verra sa capacité de production de moteurs électriques tripler et l’introduction d’un moteur de nouvelle génération en 2021. Quant à l’usine de Maubeuge (Nord), elle bénéficiera d’investissements pour la production de la future génération de la famille Kangoo, dont le véhicule utilitaire électrique Kangoo ZE.

Carlos Ghosn, qui doit rencontrer ses actionnaires vendredi 15 juin, lors de l’assemblée générale de Renault, mise donc sur l’Hexagone pour développer la mobilité du futur. « L’accélération de nos investissements en France pour le véhicule électrique va permettre d’améliorer la compétitivité et l’attractivité de nos sites industriels français », a déclaré, cité dans le communiqué de presse, le patron de Renault et président de l’alliance.