Terry Gilliam au dernier Festival de Cannes, le 19 mai 2018. / JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS

C’est la fin d’un long combat judiciaire. La cour d’appel de Paris a donné raison, vendredi 15 juin en appel, à Paulo Branco dans le conflit l’opposant à Terry Gilliam sur les droits du film L’homme qui tua Don Quichotte, montré à Cannes et sorti en salles contre l’avis du producteur portugais.

Les droits de L’homme qui tua Don Quichotte, vieux projet de Terry Gilliam qui a mis près de trente ans à voir le jour, ont été achetés en 2016 par Branco, par l’intermédiaire d’Alfama Films. Après différents désaccords artistiques et financiers lors de la préproduction, le cinéaste britannique et ex-Monty Python avait unilatéralement résilié son contrat avec le producteur portugais. Il avait finalement réalisé son film entre mars et juin 2017 en se tournant vers la société espagnole Tornasol.

« Victoire à la cour d’appel contre Terry Gilliam. Tous nos droits sont confirmés. Tout ce qui avait été avancé pour contester la projection à Cannes et en salles », a affirmé sur son compte Twitter Juan Branco, fils et avocat du producteur.

« Le contrat n’est pas résilié » entre MM. Branco et Gilliam, a renchéri Me Claire Hocquet, avocate du producteur. Me Benjamin Sarfati, l’avocat de Terry Gilliam, a, lui, estimé que le contrat entre les deux hommes n’était « pas résilié mais ne peut plus produire d’effet », le film ayant vu le jour et étant même sorti en salles.

Dommages et intérêts

La société Alfama Films avait remporté trois premières victoires judiciaires, dont une sur le fond en mai 2017 à Paris : un juge lui avait donné raison en première instance, sur les droits de ce long-métrage, tout en rejetant sa demande de stopper le tournage alors en cours.

C’est cette décision qui a été confirmée en appel vendredi. Terry Gilliam devra également verser 10 000 euros à Alfama Films pour les frais engagés en appel, a statué la cour d’appel de Paris, selon le jugement.

« Maintenant on va demander tous les dommages et intérêts. On veut défendre les intérêts de ma société qui a déjà trop souffert dans ce processus », a affirmé Paulo Branco. Alfama Films avait essuyé des revers ces dernières semaines quand la justice avait autorisé en référé la projection du film en clôture du Festival de Cannes, puis sa sortie.

« Malheureusement il y a déjà eu exploitation du film en salles d’une façon tout à fait erronée », a estimé Paulo Branco, dénonçant « un gâchis absolu » et « un désastre industriel ». Sorti le 19 mai, le film a attiré 111 000 spectateurs en France en quatre semaines d’exploitation, selon les chiffres du box-office.

Cannes 2018 : pourquoi Terry Gilliam n’a jamais renoncé à son « Don Quichotte »
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