Un enquêteur sur les lieux du double homicide, à l’aéroport de Bastia, le 5 décembre 2017. / PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

L’affaire du guet-apens de Bastia connaît un nouveau rebondissement, six mois après l’assassinat, le 5 décembre 2017, de Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, deux figures du banditisme et, onze jours après l’arrestation, le 4 juin, de douze personnes dans cette affaire.

Un « travail d’exploitation des téléphones mobiles » de ces personnes « dans le cadre d’une procédure distincte et antérieure », « a permis d’extraire des messages dans lesquels le double assassinat de Bastia Poretta est revendiqué », a fait savoir, vendredi 15 juin, le procureur de la République dans un communiqué, sans donner le nom de l’auteur de cette revendication. Il précise que 19 personnes sont, désormais, mises en examen dans cette affaire, à la suite d’une « deuxième vague d’interpellations » ayant eu lieu le 12 juin, « visant pour l’essentiel l’entourage des premiers intéressés ou des personnes ayant entretenu d’étroits contacts avec eux ».

Intervention d’un « agent pénitentiaire »

Le procureur explique que les investigations, qui ont permis de découvrir les messages de revendication, menées sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, compétente en matière de grande criminalité organisée, ont « mis au jour l’intervention d’un agent pénitentiaire » dans ce double assassinat mais aussi « dans un projet criminel visant à éliminer un détenu incarcéré à la maison d’arrêt de Borgo », en Haute-Corse.

Mardi 5 décembre 2017, en fin de matinée, Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini avaient été la cible d’un guet-apens. M. Quilichini avait été tué par balles sur le coup. Il était venu chercher à l’aéroport M. Coddacioni, qui était détenu à la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse) mais revenait d’une permission de sortie hors de Corse.

M. Codaccioni avait été grièvement blessé de plusieurs balles et était mort quelques jours plus tard à l’hôpital de Bastia. Cet ancien responsable de la sécurité du PMU au Gabon avait été condamné en février 2016 à quatre ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation du meurtre en bande organisée de Jean-Claude Colonna, cousin de l’ancien parrain de l’île de Beauté « Jean-Jé » Colonna.

Antoine Quilichini, dit « Tony le Boucher », avait été condamné dans la même affaire à quatre ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis.