Malgré le rétablissement par les Etats-Unis de sanctions visant Téhéran, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, affirme que le groupe restera en Iran. « On n’abandonnera pas. Même si nous devons réduire la voilure très fortement (…) parce que nous sommes persuadés que (…), à un moment, ce marché rouvrira, et le fait d’être resté en Iran nous donnera certainement un avantage », a déclaré M. Ghosn devant les actionnaires, réunis en assemblée générale à Paris.

« L’Iran ne restera pas au ban des Etats. Cela prendra peut-être deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, ce n’est pas grave, à l’échelle de Renault, ce n’est rien », a martelé M. Ghosn.

Toutefois, a ajouté le PDG, « nous n’allons pas faire ça au détriment des intérêts de Renault, nous veillerons bien à ce que notre présence en Iran ne provoque pas des mesures de rétorsion directes ou indirectes de la part des autorités américaines ». Pour ce faire, une équipe « est en train de travailler sur le dossier », « en contact direct avec l’administration américaine pour savoir ce qui peut être fait et ce qui ne peut pas être fait », a-t-il souligné.

Renault est bien implanté en Iran, avec plus de 160 000 véhicules vendus l’an dernier, soit son huitième marché, derrière le Brésil mais devant le Royaume-Uni. Le groupe a vendu au total 3,76 millions de véhicules dans le monde.

Or, le groupe au losange détient 43 % du Nissan, très présent aux Etats-Unis où le constructeur japonais a écoulé 1,6 million de véhicules en 2017, soit près de 10 % du marché américain.

Son concurrent PSA (marques Peugeot, Citroën…), qui a vendu 444 600 véhicules en Iran l’an passé, a, quant à lui, déjà annoncé qu’il se préparait à un retrait du pays afin de respecter les sanctions imposées par les Etats-Unis. En 2012, lors du renforcement de sanctions américaines, Renault était resté en Iran, contrairement à PSA.

Washington a annoncé début mai son retrait de l’accord nucléaire iranien et décidé de rétablir ses sanctions vis-à-vis de Téhéran ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique, leur donnant de 90 à 180 jours pour se retirer du pays.