Cristiano Ronaldo, l’attaquant vedette du Real Madrid et capitaine de la sélection portugaise, poursuivi pour évasion fiscale, a conclu un accord à l’amiable avec le fisc espagnol l’engageant à verser une amende de 18,8 millions d’euros pour mettre fin à ses poursuites dans le cadre d’un préaccord, a-t-on appris, vendredi 15 juin, de source judiciaire.

Dans le cadre de cet accord, le footballeur portugais accepte aussi une peine de deux ans de prison, symbolique puisque le droit espagnol prévoit pour les premières infractions qu’une peine inférieure ou égale à deux ans peut être effectuée sous le régime de la probation.

La révélation de ce préaccord intervient alors que Ronaldo entre en lice vendredi soir au Mondial avec la sélection portugaise dans un choc face à l’Espagne. Si cet accord est formalisé, il mettrait fin aux poursuites du parquet de Madrid qui a initié l’affaire le 13 juin 2017.

Montages financiers

Le parquet soupçonne le quintuple ballon d’or d’avoir utilisé un montage de sociétés basées à l’étranger – aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d’imposition sont très bas – pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ses « droits à l’image ».

Dans le détail, le parquet lui reproche d’avoir déclaré tardivement, en 2014, 11,5 millions d’euros de revenus d’origine espagnole pour la période 2011-2014 alors qu’ils s’élevaient, en fait, à 43 millions. S’y ajoutent 28,4 millions d’euros qu’il aurait cachés au fisc pour la période 2015-2020. Un total de 14,7 millions d’euros d’ardoise fiscale impayée. Les avocats du footballeur ont, pour leur part, allégué une simple différence d’interprétation sur la part de revenus taxables en Espagne.

En mai, des sources judiciaires avaient rapporté que Ronaldo avait proposé de verser 14 millions d’euros. Les conditions de ce préaccord doivent toutefois encore être entérinées formellement par le fisc, dans une période où l’arrivée d’un nouveau gouvernement socialiste, le 1er juin, entraîne des changements à la tête de l’administration.

Si Cristiano Ronaldo était jugé et condamné, il pourrait risquer « une amende d’au moins 28 millions d’euros » et une peine allant jusqu’à trois ans et demi de prison, selon le syndicat des experts du ministère des finances, Gestha.

L’attaquant vedette du Real Madrid n’est pas le premier footballeur ayant maille à partir avec le fisc espagnol. L’année dernière, son rival Lionel Messi, star du FC Barcelone et de la sélection argentine, a été condamné à payer une amende de 255 000 euros pour fraude fiscale, remplaçant une peine de prison de vingt et un mois.