• Jean-Sébastien Bach
    Flûtes en fugue

    Transcriptions d’œuvres de Bach par le Consort Brouillamini

Pochette de l’album « Bach. Flûtes en fugue », par le Consort Brouillamini. / PARATY

Souriant et iconoclaste, le nom annonce parfaitement la couleur. Docte référence à la pratique anglaise du consort (illustrée, notamment, par les ensembles de violes à l’époque élisabéthaine) et pied de nez à l’histoire (comme pour saluer un improbable compositeur italien). Brouiller les pistes (de la perception) tout en respectant les lignes (de la partition), tel est le défi relevé par cinq flûtistes à bec issus du conservatoire de Lyon. Le Consort Brouillamini sonne tantôt comme un limonaire (le principe de l’orgue de Barbarie respectant bien la double nature, mécanique et jubilatoire, de l’écriture de Bach), tantôt comme un harmonium (avec des graves un peu étouffés). Bien que certaines pièces (concertos pour clavecin) conviennent mieux que d’autres (chorals) à cette forme de transcription, la virtuosité et la musicalité des interprètes balayent toute réserve. Pierre Gervasoni

1 CD Paraty.

  • Miles Davis
    Ascenseur pour l’échafaud

Pochette du double CD « Ascenseur pour l’échafaud », de Miles Davis. / FONTANA-DECCA RECORDS/UNIVERSAL MUSIC

C’est l’une des musiques de jazz pour un film parmi les plus célèbres, interprétée par le quintette franco-américain du trompettiste Miles Davis dans la nuit du 4 au 5 décembre 1957 au Poste parisien, avenue des Champs-Elysées, en accompagnement des images d’Ascenseur pour l’échafaud, de Louis Malle. Avec Miles Davis, le saxophoniste Barney Wilen, le pianiste René Urtreger, le contrebassiste Pierre Michelot et le batteur Kenny Clarke. Miles Davis a vu le film deux jours avant, ébauché deux ou trois idées, un climat, mais globalement lorsque le groupe joue sur les images projetées dans le studio d’enregistrement, la musique qui surgit est improvisée. Brumeuse pour accompagner les errances de Jeanne Moreau dans la nuit, inquiétante ici, fiévreuse là. Publiée en 1958, cette bande-son intemporelle a été rééditée en 1988 avec des prises différentes de celles gardées pour le film. Un ensemble complété aujourd’hui par un inédit, L’Interrogatoire de Julien, en trio piano, basse et batterie, passionnante découverte par son étrangeté. Sylvain Siclier

2 CD Fontana-Decca Records/Universal Music.

  • Pampa Folks
    South by West

Pochette de l’album « South by West », de Pampa Folks. / TIPEE RECORDS/INOUÏE DISTRIBUTION

Dans le flot des jeunes groupes français qui puisent leur inspiration dans la pop anglo-saxonne des années 1960, le quartette Pampa Folks se distingue. En premier lieu par la diction du chanteur et guitariste Thomas Lavernhe, presque sans accent – en tout cas à peine discernable et ne donnant pas dans le côté pomme de terre dans la bouche si répandu –, voix expressive. Puis par l’assurance des compositions, un rien psyché, sans excès d’effets, reposant sur une rythmique solide et fluide (David Sultan à la basse, Johan Barrer à la batterie), que viennent parer les élégantes interventions de Pierre Lelièvre aux claviers et à la guitare. Dans ce premier album s’équilibrent des poussées nerveuses qui feront penser au garage rock façon The Seeds (Here I Am, Get Me Rollin’, Little Red Radio) et un traitement pop de bel envol mélodique (Blind Silhouettes, Soulrise, Sequence). Très convaincant, avec un son personnel, une identité. S. Si.

1 CD Tipee Records/Inouïe Distribution.