Voilà un livre qui tombe bien, avant les festivals d’été : Qu’ils crèvent les critiques !, de Jean-Pierre Léonardini. Choisi en référence à Qu’ils crèvent les artistes !, le spectacle de Tadeusz Kantor, le titre annonce la couleur : c’est quoi, un critique ? Quel est son intérêt, sa fonction, sa justification ? Vaste sujet, sur lequel « Léo », comme on l’appelle dans le métier, mène une réflexion vivante, ancrée dans une pratique de trente ans au journal L’Humanité : des années 1960 aux années 1990.

Jean-Pierre Léonardini se souvient de ses débuts, lui l’enfant des rues de Marseille pour qui le journalisme fut une université et un combat pour l’utopie communiste. Il insiste sur des moments fondateurs – le Festival d’Avignon de Jean Vilar, celui de Nancy de Jack Lang – et explore ce métier étrange qu’est la critique. Pour lui, deux points ne font aucun doute : la critique est un genre littéraire et l’objectivité est un leurre, puisque compte avant tout l’engagement passionnel dans la défense d’un art.

LES SOLITAIRES INTEMPESTIFS

Qu’ils crèvent les critiques !, de Jean-Pierre Léonardini, Les Solitaires intempestifs, 192 p., 14 €.