Natacha Harry, en 2014. / FANDANIMO / CC BY-SA 4.0

La présidente de la SPA, Natacha Harry, annonce qu’elle présentera sa démission le 16 juillet, lors de l’assemblée générale de l’association, se disant visée par de « violentes attaques », dans une interview au Journal du dimanche. « Je fais ce choix d’abord pour protéger l’association des violentes attaques dont je fais l’objet », déclare Mme Harry.

« Une poignée de personnes mènent depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA. Il est responsable, je crois, de me mettre en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement depuis 2013 », explique-t-elle. « La seconde raison est plus personnelle. Je suis lasse de ces attaques ignobles et mensongères et je veux désormais m’en préserver », ajoute la présidente d’une association dans la tourmente depuis plusieurs mois, et à laquelle Le Monde avait consacré une longue enquête.

Lire notre enquête : Temps de chien à la SPA

Personnalité controversée, elle revient sur le licenciement de plusieurs responsables – notamment des directeurs général, administratif et financier – décidé en début d’année.

« Ces personnes ont adopté des attitudes incompatibles avec leurs fonctions et l’éthique de la SPA. Elles ont fait preuve d’un intolérable irrespect envers des donateurs, des salariés, des bénévoles et moi-même. Leur licenciement a été décidé à l’unanimité en conseil d’administration. »

Joël Pain, l’ex-directeur général de la SPA, avait affirmé en mars que les accusations portées à son encontre par l’association pour justifier son départ étaient « diffamatoires ».

Des crises à répétition

Journaliste, productrice de télévision, Natacha Harry préside à titre bénévole depuis 2013 la SPA. Elle assure que sa décision n’est pas liée au contrôle en cours de l’Agence française anticorruption.

« Ces contrôles sont classiques et normaux pour une grande association reconnue d’utilité publique avec 650 salariés et un budget de fonctionnement de 67 millions d’euros. Ils nous permettent aussi de progresser. »

Malgré les controverses, Natacha Harry tire un bilan très positif de ses cinq années à la tête de la SPA. Elle affirme notamment que sous sa présidence, l’association a réalisé près de 50 000 adoptions d’animaux de plus que lors des cinq années précédentes.

La SPA n’en est pas à sa première crise. Elle avait été fortement critiquée par la Cour des comptes en 2002, puis en 2009 avait été placée sous administration judiciaire pendant plus de trois ans (entre 2009 et 2013).

En mars 2017, la Cour des comptes avait jugé le contrôle interne des dépenses encore insuffisant. Plus ancienne association de protection animale en France, créée en 1845, la SPA accueille chaque année dans ses refuges plus de 45 000 animaux maltraités ou abandonnés.