Une partie des salariés de L’Etudiant ont observé un mouvement de grève ou débrayé lundi 18 juin, au premier jour des épreuves du bac. Le fonctionnement du site, où les candidats et leurs parents ont trouvé les traditionnels corrigés des épreuves de philosophie, n’a pas été trop perturbé, mais le malaise est patent.

Plus de la moitié de la centaine de salariés a participé à ce mouvement de protestation, a affirmé Thierry Gibrat, élu au Comité d’entreprise et délégué syndical Sud. Les employés s’inquiètent notamment de la réorganisation menée depuis le rachat du titre par l’entrepreneur Marc Laufer à SFR en avril 2017, du projet d’abandon des activités print et édition – le magazine n’est plus disponible en magazine depuis la rentrée mais il est encore distribué aux abonnés – et du manque croissant de moyens.

Une trentaine de départs

Une trentaine de personnes, tous métiers confondus, sont parties, selon M. Gibrat. L’inquiétude est d’autant plus grande que M. Laufer s’apprête à céder 51 % du capital à une entreprise d’organisation de salons, Comexposium.

Marc Laufer assure comprendre les inquiétudes des salariés, mais met en avant la nécessité d’assurer la survie du titre en concentrant les forces sur ce qui marche : l’organisation de salons (80 % de ses revenus, selon lui). L’Etudiant a enregistré un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros de chiffres d’affaires pour un résultat net de deux millions.

Dans un message adressé aux salariés vendredi, que Le Monde a pu consulter, M. Laufer juge que « l’entreprise doit continuer de se transformer, d’évoluer ». « Toutes les équipes savent qu’on ne peut plus travailler comme il y a quelques années », a-t-il ajouté.