Une affiche montrant l’ex-président colombien Alvaro Uribe et le président élu Ivan Duque, le 10 juin à Armenia. / Fernando Vergara / AP

Ivan Duque a 41 ans et le visage poupon. Comme tous les Colombiens, il danse bien la salsa. Il aime le rock, le foot et le pouvoir. Dimanche 17 juin, il a été élu président de la République de son pays. Sa carrière politique a été fulgurante. Elle a commencé il y a quatre ans, quand M. Duque a accepté de postuler au Sénat sur la liste de l’ancien président Alvaro Uribe. Il y a encore huit mois, c’était un complet inconnu pour l’immense majorité de ses compatriotes. Sur son site Web, Ivan Duque se définit comme « fier d’être colombien et très croyant ».

Chaleureux et souriant, Ivan Duque a su trouver son style. Il parle bien devant les caméras et ne perd jamais son calme. Il a fait de son manque d’expérience une vertu : « Je n’ai aucune expérience en matière de corruption », a-t-il souvent répété au cours de la campagne. « Ivan Duque est un homme intelligent, toujours ouvert au débat d’idées, plus progressiste que beaucoup au sein de son parti et de la coalition qui l’appuie », dit de lui l’universitaire Walfa Tellez, qui le connaît de longue date.

Marié, Ivan Duque a trois jeunes enfants. Il a promis un gouvernement très féminin. Il est, selon la chercheuse Eugénie Richard, « le visage aimable de l’uribisme ».

Une image d’homme sérieux et studieux

Ivan Duque a grandi dans le bain de la politique. Ivan Duque père était un membre reconnu du Parti libéral, qui a été gouverneur du département d’Antioquia et ministre des mines. « Il faudra qu’on gouverne », disait, à 20 ans, Ivan Duque fils, en parlant de sa famille, selon le récit de son ami de jeunesse Francisco Barbosa.

Il a fait des études de droit dans une université sans prestige de Bogota. Après un détour par la Fondation Buen Gobierno (« bon gouvernement »), créée et dirigée à l’époque par le président Juan Manuel Santos, Ivan Duque est parti vivre au Etats-Unis.

Sa biographie officielle dit qu’il a obtenu un master en droit économique à l’American University et un master en administration politique publique de l’université de Georgetown. Il a ensuite travaillé pour la Banque interaméricaine de développement, à Washington. C’est là qu’Alvaro Uribe, à la recherche de nouvelles figures pour son parti, est venu le trouver.

Au Sénat, Ivan Duque se forge une image d’homme sérieux et studieux, « toujours sympa avec tout le monde », précise la députée Verte Angélica Lozano. Le jeune sénateur devient le favori d’Alvaro Uribe et emporte, en novembre, la primaire de la droite conservatrice. « Le vrai problème d’Ivan Duque, ce sont ses alliés », lâche-t-elle.