La fédération CGT des cheminots, premier syndicat de la SNCF, a proposé aux autres membres de l’intersyndicale du groupe public ferroviaire (UNSA, SUD, CFDT) de discuter de l’organisation de trois nouveaux jours de grève contre la réforme ferroviaire les 2, 6 et 7 juillet ont indiqué au Monde plusieurs sources syndicales, ce qui inclut le premier grand week-end de départ en vacances. Cette proposition sera mise sur la table de la prochaine réunion de l’intersyndicale, initialement prévue lundi 18 juin et finalement reportée au mardi 19 dans l’après-midi.

Cette initiative intervient alors que s’achève le trente-deuxième jour de la grève en pointillés (deux jours tous les trois jours) mise en place par les syndicats. Ce calendrier du mouvement anti-réforme devait s’achever avec un trente-sixième jour d’arrêt de travail, jeudi 28 juin.

L’UNSA Ferroviaire réunira mardi 19 juin dans la matinée l’ensemble de ses mandants lors d’une téléconférence nationale pour décider si le deuxième syndicat de la SNCF prolongera sa participation au mouvement pendant ces journées du lundi 2 juillet et du premier week-end de grands départs en vacances, les vendredi 6 et samedi 7 juillet. D’ores et déjà, les dirigeants de l’UNSA ont entériné le fait qu’ils soutiendraient la grève jusqu’au 28 juin.

Peser sur les négociations de la convention collective

D’autres suggestions sur la poursuite du mouvement pourraient aussi émerger comme l’idée de concentrer les mouvements de grève lors des journées de négociation de la future convention collective des travailleurs ferroviaires.

En effet, les syndicats ne peuvent plus vraiment peser sur le gouvernement, la loi de réforme de la SNCF ayant été définitivement votée le 14 juin. En revanche, les négociations avec le patronat sont l’occasion pour les syndicats d’atténuer ce qu’ils considèrent être des reculs sociaux issus de la réforme (fin de l’embauche au statut des cheminots, transfert des personnels dans le cadre de la future concurrence ferroviaire).

Cette dernière stratégie devrait avoir pour effet de ne pas gêner les vacanciers. On ne connaît pas encore la date des futurs « rounds » de cette négociation sur la convention collective mais ils ne devraient pas se dérouler en juillet et en août.

Lundi 18 juin, la direction de la SNCF a annoncé le plus bas taux de gréviste depuis le 3 avril, début du mouvement de grève intermittente, soit 10,8 % d’agents SNCF en arrêt de travail. Un chiffre qui parait cohérent avec la décision de la CFDT de mettre entre parenthèses le mouvement pendant la semaine du baccalauréat (18 juin et 22 juin) afin de ne pas pénaliser les candidats. On notera que le taux de conducteurs grévistes - 43,8 % -, même s’il est lui aussi à son niveau le plus bas, reste tout de même encore élevé.